Très honnête série B d’action, Le dernier rempart comble les (modestes) attentes en offrant un spectacle marrant avec tout ce qu’on pouvait attendre d’un film d’action avec des voitures gonflées et des pétoires distribuant le plomb avec générosité. Le ton se veut à l'ancienne et plutôt décontracté (humour souvent présent malgré une violence assez percutante). Qu’on se le dise tout de suite, le dernier rempart adore le deuxième amendement de la constitution américaine, il en fait même un art de vivre, dans la mesure où tous les personnages de Sommerton ont une arme d’un beau calibre chez eux (l’épisode de la mamie, cocasse, en est une belle démonstration). Mais avant le déballage de la grosse artillerie (à la limite du mauvais goût avec le red neck un peu taré intégré dans les forces de police), il y a la partie présentation des personnages. Et ce qui est assez bon, c’est que Kim Jee Wong traite Schwarzy comme si il n’avait jamais quitté l’écran. Ainsi, il se démarque intelligemment de la "nouvelle vague" de films d'action référencés "à l'ancienne" qui s'impose d'utiliser un second degré pour recycler des codes poussiéreux aboutissant à une cohorte de films sans saveur (Expendables 2 ne s'en sort qu'avec sa surenchère). Pas de vannes sur un passé de gouverneur, si sur des répliques cultes (n’attendez pas le « Je reviendrai. »), il le met en scène avec un naturel assez bienvenu, qui laisse ainsi la possibilité au reste du casting d’apparaître. Et il y a du beau monde, plus d’ailleurs que ce à quoi je m’attendais… Forest Whitaker (en mode commercial sans être lourd à la taken 3), Eduardo Noriega (sympathique acteur ibérique qu'on a perdu de vue)… Quelques talents qui viennent épaissir un peu l’intrigue pantouflarde (l'avancée d'une cavale violente) qui progresse sans arrêt vers la frontière que garde pépère notre Schwarzy. Ca discute un peu, ça rigole beaucoup (pas mal d’humour dans cet actionner, même si il est parfois lourd), et les prises de bec entre Schwarzy et Whitaker font largement sourire. Par contre, on n’échappera pas à l’habituel mort en faisant son devoir, lançant notre Shérif sur la voie d’une vengeance salvatrice pratiquement divine (enfin bon j’exagère, mais ce genre d'arc dramatique finit vraiment par devenir républicain).


Vient le point de la violence. Ca charcle comme dans expendables 2 ! Pas vraiment une surprise venant de Kim Jee Wong, mais le résultat, sanglant, a de quoi clairement impressionner le jeune public. Il n’y a aucune idée choquante à priori dans Le dernier rempart, mais il y a un type coupé en 2 à la mitrailleuse et un qui explose en plan frontal (avec les membres qui volent). Aussi, on notera une légère complaisance à partir sur ce terrain sans qu'il soit traité avec sérieux (ce qui au final n'est pas très grave vu l'humour qui lui est associé et la distance qu'on peut mettre avec les clichés des personnages). Plutôt rythmé pour compenser la simplicité du scénario, Le dernier rempart termine avec la bonne vanne à l’ancienne et nos personnages qui peuvent enfin profiter de leur jour de congé, vu le cota de chicanos abattus, on les comprend. Personne ne traversera la frontière ici, elle est bien étanche ! Toutefois, le film s'étant très vite détourné du côté politique de son sujet (en un dialogue : "Hey ! On te paye pour empêcher les mexicains d'entrer ! Tu ne veux pas en laisser un ressortir ?" "C'est à cause de gens comme toi qu'on les juge mal !"), il assume son statut de divertissement fendard avec plus de carrure que ses concurrents, réussissant finalement à remporter une gentille adhésion.

Voracinéphile
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le 11 sept. 2016

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