Le film commence au moment où Simon (Gaspard Ulliel), étudiant aux Beaux-arts, son carton à dessin sous le bras et un sac en bandoulière, prend le train à la gare d'Austerlitz pour rejoindre ses parents qui passent l'été dans une maison de vacances sur la côte atlantique. Dans le train, il fait la connaissance de Louise (Mélanie Laurent), qui lui demande une cigarette. Plus tard, alors que Simon est endormi sur la banquette du train de nuit, Louise entre dans son compartiment et se love sur la banquette en face de lui. Au matin, ils arrivent chez les parents de Simon et son accueillis par sa mère (Nicole Garcia), qui les croit en couple et leur propose de partager le même lit. Ni Simon ni Louise ne démentent et ils dorment ensemble, comme frères et sœurs. Jusque-là, le film est empreint d'une grâce et d'une fraîcheur qui laissent augurer du meilleur.
Le lendemain, Simon emmène Louise voir son meilleur ami, Mathieu (Thibault Vinçon), qui vit dans un phare. Louise tombe instantanément amoureuse de ce garçon plus mature, plus viril et aussi plus sombre que Simon (du moins en apparence).
La situation commence cependant à devenir trouble quand Louise, revenue chez les parents de Simon, continue comme si de rien n'était avec lui et qu’il accepte de faire « comme si ». Le trouble s’installe alors. Sans doute était-ce le but du réalisateur : mettre le spectateur dans la position du voyeur, ce qui nous fait (du moins moi) nous sentir mal à l'aise. On sent bien que quelque chose couve et qu'un drame se noue dans l'ombre. Le drame se complique d'un mensonge. La mère de Simon, mal dans sa peau, va retrouver en cachette dans un hôtel presque "de passe" son amour de jeunesse, Marc (Bruno Todeschini). Mais - et là, je trouve personnellement que la barque commence à être un peu trop chargée pour mon goût - on nous révèle que Marc est aussi le père de Louise. Sacré imbroglio dont seul le cinéma français a le secret. Ce "coup de théâtre" digne d'une pièce de boulevard, n'apporte strictement rien à l'histoire car on ne sait pas si cela a joué dans la rencontre de Simon et de Louise ou si celle-ci est due au pur hasard.Le dernier jour, alors que tout le monde a quitté la maison, Simon se retrouve seul dans la maison vide. Il monte dans sa chambre et, d'un coup de tête, il en brise la vitre, se tranchant en même temps la carotide. Geste stupide d'un adolescent qui tourne mal ? Suicide suite à la trahison de son ami qui lui a "soufflé" sa conquête ? Le film pourrait se terminer là, mais non, le réalisateur nous réserve encore un «lapin sorti de son chapeau» car il a sans doute pensé que cette fin sanglante et "granguignolesque" n'était pas assez pour le spectateur. En effet, après l'image traumatisante du sang qui s'écoule le long de la vitre brisée intervient un noir pendant lequel on entend la voix de Simon se demander s'il est mort ou s'il est encore en vie et on le voit errer sur la jetée face à l'océan... Cette dernière scène a fini de m'achever. Par ailleurs le film, fait de longs plans séquences où il ne se passe rien (si ce n'est la fin, brutale, inutile et choquante, du moins à mon point de vue), sans action, sans dialogues, sans de véritable scénario, m'a paru extrêmement ennuyeux. Dommage, car les jeunes acteurs sont beaux dans leur innocence et leur fragilité : la grâce de Gaspard Ulliel et de Mélanie Laurent méritaient mieux que ce film sans queue ni tête. Par contre, le cabotinage des acteurs adultes est insupportable : Nicole Garcia surjoue l'hystérique (comme, hélas, trop souvent dans ses rôles), Christophe Malavoy est absent, Bruno Todeschini est totalement ridicule en vieux beau... Ce genre de film est tout ce que je déteste dans le « jeune cinéma français ».

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le 17 mars 2015

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Roland Comte

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