L'animal qui se sacralise.
"Le couvent de la bête sacrée" est un de ces rares et très bons films qui va loin, putain oui, mais qui le fait très bien.
Une maîtrise parfaite de l'image, d'abord, qui fait de chaque plan un véritable tableau.Tout est d'une théâtralité assez fine, subtile, ne jouant que sur les tons rouges-blanc-noir la plupart du temps.
Une symbolique religieuse brillamment utilisée et détournée, ensuite. Le blanc est la pureté, le noir la souffrance. De cette logique en découle les tenues des nonnes, les novices étant vêtue de noir en majeure partie, les mères supérieures portant un blanc immaculé. La croix, symbole précieux est ici malmené, retourné, considéré aussi bien pour sa pureté que pour sa capacité à être sali violemment. Tout est fort.
Un scénario assez tordu, enfin. Tout converge vers la souffrance et le blasphème, dans un délire érotico-religieux, où le religieux comme l'érotique sont poussés à l'extrême, à l'emphase. Deux nonnes lesbiennes, un prêtre 'punit' une nonne ... Tout cela est très cliché. Mais ne prenez pas cela comme un défaut : c'est ce qui fait le charme de ce film, qui pousse tout, qui fait tout exploser. La rencontre entre une esthétique très pure et travaillée et une trame complètement délirante donne un résultat très satisfaisant.
Et, pour finir, le charme de l'actrice principale.