Une Epoque Formidable trash+Night Call+Prête à tout+Travis Bickle de TaxiDriver:They fucked my wife

Version moins bon-enfant, moins humaniste et optimiste qu''Une Epoque Formidable' de Gérard Jugnot de 1991, même si son Berthier, aussi cadre diplômé viré, est surpris pas des concurrents à un entretien d'embauche en train de se répéter dans un miroir:



"Tu es un tueur Berthier, t'es un tueur!"...
(José Garcia a aussi des scènes de miroir dont une un peu en version 'American Psycho' de 1999 car elles partagent aussi une hache et il se fait une grimace.)



"La course imperturbable et impitoyable à l'argent et à l'emploi n'aura aucune limite".



Powerpoint en notes bullet points de remarques diverses sur ce film de 2005:
( • ) _Le regard de José Garcia dés sa première scène derrière son volant me rappelle celui de l'arriviste autodidacte sans morale Jake Gyllenhaal dans 'Night Call' de 2014 où sa "course au spectaculaire n'aura aucune limite…"

( • ) _Le personnage de José Garcia passionné et si décidé rappelle Nicole Kidman dans 'Prête à tout' de Gus Van Sant de 1995.



"Dégraissage avant délocalisation"
Les nazis faisaient du savon avec la graisse humaine. (point Godwin! Et alors? ...tout le monde utilise le mot "dégraissage" sans qu'on leur dise, "point Godwin!".)



(cadeau à un employé) "Un Dictaphone numérique Chinois-Japonais" "...c'est encore mieux"!
Le Carlos Ghosn de l'objet: amusant comme la double nationalité d'un objet n'est pas objet de soupçon. Car les deux pays sont réputés faire de la bonne électronique. (Mais loin...)



Un film où les arrière plans, les seconds ou troisièmes plans sont très soignés:
Avec encore des crèches chrétiennes en second plan lors de scènes négatives comme dans 'Elle' de Paul Verhoeven et 'Green Book':
( • ) _Encore une vanne visuelle aux catholiques: quand il vérifie son stock d'armes héritées de son grand-père, soldat à la guerre, notre héros, en guerre lui économique, a derrière lui une crèche.
Il est en guerre…
On voit clairement une boite où on peut lire "Nativity Set" où on voit l'enfant Jésus entouré de Marie et Joseph. Les armes sont donc stockées à côté (au même titre que?) du Christ et ses parents. L'idée visuelle étant que le membre de "la religion de paix" possède donc des armes: le sous entendu visuel serait donc que les cathos sont encore 'des-Tartuffe-hypocrites' (sic). Ce 'tueur-en-série-est-encore-un-catho' (sic).
Et en cas de remarques, les auteurs peuvent toujours dire que c'est un hasard et de la susceptibilité. (J'ai pas encore vu de 'Livres sacrés' aux toilettes ou de Mezuzha calant une table bancale).
Je doute du hasard de la présence de cette crèche au fond de cette scène dans un film où passent sans cesse au second plan de nombreux détails préçis: comme par exemple de gros camions qui passent avec une fois des publicités avec des femmes nues en string, puis des pubs pour des grosses voitures et enfin avec des sourires géants de femmes aux dents extra blanches.
(Comme un peu les pubs insérées dans des films de Paul Verhoeven comme Starship Troopers.)


On achève bien les chevaux: vieillard en Top Hat pas au hasard non plus!
( • ) _Et à un moment, encore en arrière plan de la scène principale, il y a une allusion à une vraie publicité avec un vieillard sur le trottoir qui fait des claquettes et des gens le regardent danser.
Elle fait allusion à une réalité et une vraie publicité filmant un retraité qu'on croit d'abord très heureux au point d'en danser, mais en zoomant arrière, on découvrait qu'il dansait sur un trottoir pour de la monnaie des passants.
La pub engageait les clients "à penser à leur retraite" (s'ils ne voulaient pas finir à avoir à danser pour de l'argent).


( • ) _Tout le monde parle à juste titre de l'interprétation de José Garcia mais tout le casting, y-compris les seconds rôles et ses victimes sonnent tous très juste.
A commencer par Karin Viard, sa femme, qui a même plus d'émotions différentes à jouer.


Costa Gavras dés 1966 faisait penser à des jeux vidéos:
( • ) _Ici encore, comme dans son méconnu 'Un Homme de trop', il filme un scène façon Doom ou Call of Duty. Dans son film de 1966, un violent vengeur sans miséricorde tue de rage un homme et la caméra est alors subjective, de son point de vue. On ne voit que son bras et à son bout, l'arme qui tire...façon jeu vidéo FPS ou Halloween de Carpenter (en 1981).
Et déjà en 1966, quand un homme est blessé, l'écran devient même rouge et vacille, comme bien des années plus tard, les plans de jeux vidéo.
Le Couperet fait penser au jeux Hitman (mais par un débutant).



"Faut bien mourir de quelque chose" dit la prochaine victime qui sort fumer…



( • ) _Thierry Hancisse, l'acteur jouant le policier vole des scènes (notamment avec son regard intense).


( • ) _Je ne suis pas concerné, mais de nos jours, je contestais l'expression "Perdants de la mondialisation" car elle est très souvent attribuée avec abus en fait à des 'gagnants' qui ont juste été 'trahis'. Ils sont des "Trahis de la mondialisation". Et ce film leur rend hommage.
Par exemple, on ne peut pas qualifier de "Perdants" des individus qui ont toujours été parmi les 3 premiers de leur classe au collège, Lycée puis Université ou Grandes Ecoles...n'ont jamais redoublé, choisi des secteurs riches en emplois et ont travaillé à l'étranger.



"Il faudrait mettre l'homme au centre de tout."
dit sagement un des chômeurs très diplômé devenu en attendant (bon) serveur dans un restaurant. Mais comme les défenseurs de cette idée, il se fera ( littéralement ) écrasé et écrasé à nouveau (pour être sûr cette idée ne bourgeonne pas?…)



Avant Wes Anderson, Costa Gavras utilisait des percussions (de tribus):
( • ) _Je découvre que bien avant Wes Anderson en 2018 dans "L'ile aux chiens"(justement), Costa Gravas utilisait habilement dans sa bande originale des tambours. Pour citer un Julien de SC:des "percussions qui rythment le film et contribuent à lui donner une âme (…) à la fois moderne dans son style, tout en possédant une beauté ancienne et historique".
D'ailleurs le reste de la BO (d'un Arman Azar?) est souvent subtile et s'adapte à l'état d'esprit de "José Garcia pétrifiant dans ce "polar social mené (justement) tambour battant...".
J'ai aimé ce moment de fortes percussions adéquates que le tueur croise dans la rue: 'Batucada' sur des bidons tribaux!


Au sujet de "tribu", le fait-il exprès?:
( • ) _On entend des tambours tribaux pour un personnage qui est justement obsédé par la notion de "tribu" et de chef (comme notre Macron). Face à leur conseiller conjugal, José Garcia ne cesse de parler de "tribu" et de prendre des exemples au sujet de "chef de tribu"



"J'appartenais à une tribu", avant de perdre son emploi, "vous comprenez?".
Le fait-il exprès d'utiliser ce mot de "tribu" face à leur Conseiller qui est "noir" ("noir-noir" comme dit Muriel Robin). (Conseiller conjugal qui leur précisera de lui-même qu'il "n'a pas plusieurs femmes").
Je remarque sans expliquer qu'il parle sans cesse de "tribu" à son conseiller noir dans un film où aussi tous les clients des scènes de bureau de poste sont en boubou ou en foulard.
Et où le pompiste est arabe et devine (par instinct?) que Garcia veut le braquer (avec un vieux pistolet) alors que lui, lui montre alors un plus gros fusil dans son autre tiroir. Et comme dans la scène finale de Whiplash, les deux partagent des regards complices et entendus, et Garcia renonce alors en silence à son braquage car il a à faire à plus fort (et plus habitué que lui?).
En autres vannes visuelles et sarcastiques (volontaires ou pas?) de José Garcia condescendant et suffisant (à la Benjamin Griveaux, Carlos Ghosn etc.) il se met à parler de "coupe", "pour la coupe", et répète ce mot "coupe" à son double chômeur devenu vendeur de costumes: mais homme qu'il sait chauve et complexé dont la perruque bougeait dans le métro puis est enlevée et révèle des cheveux-doigts...que Garcia fixera du regard dans la cabine d'essayage qu'ils partagent en prononçant le mot "coupe", yeux amusés.
(Cabine d'essayage étroite et intime qui deviendra un peu confessionnal.)



Il se fait des films comme Robert De Niro dans son miroir dans Taxi Driver…Après les imitations, José Garcia en partage un grand rôle et le même regard fiévreux :



"Un homme m'a montré de la tendresse et j'ai répondu" dit sa femme à leur réunion avec le conseiller conjugal.
Plongeant alors Garcia dans une frénésie de rêves éveillés où il se fait des films, où ils imaginent sa femme avec tous les hommes: le voisin, le dentiste, le conseiller...
They all fucked my wife!


PierreAmo

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