La main sur la bouche et le dos qui n'osait pas se décoller du siège, les frissons qui parcouraient le corps et les larmes qui coulaient sur les joues. Pendant 2 heures, Vanessa Filho nous dirige à travers cette relation importune, source de tant de souffrances. Grâce à ce film, le spectateur découvre le langage du corps qui, par des gestes et sans un mot, parvient à exprimer toute l'horreur d'une passion effroyable. Mais c'est également une mise en lumière par les mots. Avec un protagoniste monstrueusement littéraire, une victime amoureuse de la lecture, il n'en fallait pas moins pour écrire un scénario qui repose sur la sublimité des mots. Le tout est porté par la musique d'Olivier Coursier qui, dans une confusion de sentiments, réussit à toucher le coeur. Jean-Paul Rouve est extraordinairement glaçant et, à la différence de ses autres rôles, déconcerte totalement le spectateur. Vanessa Filho, à travers un film juste et engagé, pointe d'un doigt accusateur les agressions et les manipulations de Gabriel Matzneff. "Le consentement" retire cette couverture littéraire derrière laquelle il se cachait afin, au même titre que Vanessa Spingora, d'enfermer le chasseur dans un film.