Je me suis dit : "Tiens Un jour de congé ! Pour me détendre je vais regarder un film", et je suis tombée sur Le Consentement.
J'ai mis du temps à le regarder, certaines scènes, pourtant cette fois utiles, m'ont été insupportables.
Le déséquilibre entre les personnages parfaitement rendu, le mécanisme à l'oeuvre est tout à fait justement porté, jusqu'à l'écoeurement.
La scène de l'hôpital est en cela édifiante, celle où le personnage de Gabriel révèle, l'air de rien, exactement toute sa stratégie, car c'est bien ce qu'il fait, il dit tout jusqu'à "l'estocade finale".
L'intérêt de cette adaptation réside autant dans le témoignage de Vanessa Springora, par la voix et le corps de Kim Higelin, et sa monstration (l'image et le récit d'un livre ne rendent pas les mêmes effets), que dans la question même de la définition et du champ d'un terme, en l'occurrence même plusieurs termes : être à l'écoute de l'autre, entendre l'autre, reconnaître l'existence de l'autre, le viol, la manipulation et bien entendu, à la finale, le consentement.
Bien sûr il ne s'agit pas du grand film à grand spectacle, ce n'est pas non plus une performance intégrale en tant que telle ; en revanche la prestation de Jean-Paul Rouve est à souligner dans sa justesse et le dégoût qu'il m'a inspiré est la preuve d'un grand comédien qui sait mettre son talent au service d'un propos aussi dégueulasse soit-il.
Et c'est l'adaptation d'une part, et d'autre part cette magistrale sobriété de Rouve s'effaçant derrière le personnage de Matzneff, les événements, le déroulement de l'affaire qui méritent à mon sens une vraie belle note.
Bonne séance !