Comme souvent, j'ai débarqué devant ce film sans rien en savoir (ou presque). Je savais que c'était un film d'Ari Folman, monsieur "Valse avec Bachir", et je m'attendais bêtement à un autre film d'animation (l’affiche m'ayant induit en erreur). Et pourtant, ce "Congrès", c’est en fait bien plus que ça. Certes, il y a du dessin-animé, mais il y a aussi de la prise de vue réelle, mais surtout et enfin il y a un univers unique. Alors, je ne vous le cacherai pas, c’est peu dire si à de nombreux moments j’ai été déconcerté. Le film pourrait se découper en trois parties aux styles nettement distincts et c’est clairement au passage de la première à la seconde que la réalité de projet se livre pleinement à nous, risquant d’ailleurs d’en laisser plus d’un sur la touche. Parce que oui, "le Congrès", c’est un film tellement barré qu’on ne sait jamais vraiment ce qu’il raconte ni où il nous emmène. Personnellement, j’ai souvent été perdu, et certains passages (notamment au milieu du film) furent clairement fastidieux. « Et pourtant je mets la note presque parfaite de 9/10 ? » vous diriez-vous. Eh bien oui ! Je ne vois pas comment je pourrais mettre moins parce que, malgré ces moments de flottement, il y a eu autour de ça des moments où j’étais juste scié et emporté par l’audace de la forme et la pertinence du propos. Et puis en définitive, lorsque ce "Congrès" touche à sa fin, l’ensemble prend enfin sens à tel point que je serais convaincu qu’en le revoyant une seconde fois (ce qui ne saurait tarder), j’appréhenderais la plupart des scènes autrement. « Mauvaise gestion du timing et l’intrigue » diront certains, « confusion » diront d’autres. Peut-être. Je ne pourrais même pas m’opposer à ces arguments là. Mais on pourrait tout aussi bien supposer de ce "Congrès" qu’il est tout simplement un film atypique, à tel point qu’on n’y est juste pas préparé, comme le fut "2001" en son temps. Moi en tout cas, c’est à cette version que je m’en tiens, car je ne peux que constater l’effet dévastateur que ce film a fait sur mes sentiments et sur ma perception. Après, chacun sera libre d’en penser ce qu’il en voudra – c’est sûr – mais pour fixer son opinion il vous faudra déjà commencer par le voir. Et c’est bien à cela que je peux au moins vous inviter : "le Congrès" est une expérience tellement unique qu’il légitime pleinement un déplacement...

Créée

le 5 oct. 2017

Critique lue 245 fois

3 j'aime

Critique lue 245 fois

3

D'autres avis sur Le Congrès

Le Congrès
Rawi
9

Critique de Le Congrès par Rawi

Le générique se termine et le film s'ouvre sur le gros plan d'un visage de femme en train de pleurer. Le regard dans le vide, cette femme écoute un discours que lui tient son agent sur sa vie...

Par

le 10 déc. 2014

64 j'aime

13

Le Congrès
KingRabbit
4

Un peu de Simone, de Toonville, de Roger Rabbit, de Matrix, d'Inception, et beaucoup de Coke, SVP

Mais... Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Quel est ce gloubiboulga informe à la lourdeur pachydermique ? Quel est le sens de ce charabia complet, cette confusion totale, cet agencement bordélique de...

le 25 juil. 2013

48 j'aime

57

Le Congrès
eloch
8

" Je marche sur une terre qui perd la raison "

Une mère magnifique, une femme éblouissante, une actrice ratée. Un monde en passe de mourir, un cinéma tout autant, voilà le portrait que dresse l'excellente première partie du film de Folman. A elle...

le 6 juil. 2013

43 j'aime

5

Du même critique

Tenet
lhomme-grenouille
4

L’histoire de l’homme qui avançait en reculant

Il y a quelques semaines de cela je revoyais « Inception » et j’écrivais ceci : « A bien tout prendre, pour moi, il n’y a qu’un seul vrai problème à cet « Inception » (mais de taille) : c’est la...

le 27 août 2020

236 j'aime

80

Ad Astra
lhomme-grenouille
5

Fade Astra

Et en voilà un de plus. Un auteur supplémentaire qui se risque à explorer l’espace… L’air de rien, en se lançant sur cette voie, James Gray se glisse dans le sillage de grands noms du cinéma tels que...

le 20 sept. 2019

206 j'aime

13

Avatar - La Voie de l'eau
lhomme-grenouille
2

Dans l'océan, personne ne vous entendra bâiller...

Avatar premier du nom c'était il y a treize ans et c'était... passable. On nous l'avait vendu comme l'événement cinématographique, la révolution technique, la renaissance du cinéma en 3D relief, mais...

le 14 déc. 2022

158 j'aime

122