Un petit film (première réalisation solo de Cavalier), peu connu par un réalisateur qui deviendra, pourtant, un grand et dont je viens de m'apercevoir que j'avais déjà pu observer le travail sur Ascenseur pour l'échafaud de Louis Malle (aussi une première réalisation), qui l'avait pris comme assistant réalisateur sur ce dit film et qui supervise ici la réalisation. Et l'on sent, d'ailleurs, son influence avec des images qui évoquent celles de Ascenseur. Bref, du duo qui fonctionne plus que bien.


Pour en venir plus directement à ce film, à ses interprètes plutôt et, notamment, à mon titre : je dirais ou je rappellerais que la Romy que je préfère est l'incroyable comédienne dramatique, qui en est donc avec ce film à son coup d'essai (sans compter le Procès, la même année, où elle a un rôle mineur, assez marquant, cependant, mais où j'avais l'impression qu'il manquait peut être un petit plus pour être plus marquant. Je ne sais toujours pas ce que c'est m'enfin, ce n'est pas le sujet de cette critique). Et un coup d'essai, qui n'est certes pas, un coup de maître mais je ne m'attendais pas forcément à ce qu'elle fasse une performance dramatique parfaite du premier coup donc je ne dirais pas que je suis déçue. En fait, je suis même étonnée, car sans que ça égale ce qui pour moi sont ses plus grandes réussites en la matière : la Passante, Ludwig, Les Innocents aux mains sales ou Une Histoire simple, j'ai été plus touchée que ce a quoi je m'attendais. Incontestablement, une des plus grandes comédiennes dramatiques, qui a déjà du potentiel. Le début des années 1960 sauf rares exceptions n'est, d'ailleurs pas, forcément la partie que je préfère de sa filmo mais c'est peut-être ici son plus grand rôle de cette période. Euh pis sinon du casting juste parfait avec Jean-Louis Trintignant et Henri Serre.


Beau film sur un sujet complexe (les extrêmes en général et pas obligatoirement l'OAS, comme on entend souvent: rien ne le dit de manière sûre dans le film, même si la date de sortie du film donne fortement envie d'y penser) mais qui arrive à éviter les écueils qui pourraient en résulter dont celui que je déteste sans doute le plus, à savoir le manichéisme. Et film universaliste, politique mais sans être moralisant.

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le 15 déc. 2017

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Louve d'Avalon

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