Jafaar est un pêcheur palestinien qui ne remonte dans ses filets que de vieilles godasses, se faisant la risée de ces saloperies de mouettes.
Jafaar est un homme simple, désabusé, et doit lutter chaque jour pour trouver de quoi subsister jusqu'à ce qu'il remonte sur son bateau un porc, impur tout autant que providentiel dont il ne tardera pas à tirer parti. Mais avant cela, ce cochon lui amenera une foultitude d'ennuis, drôles et incongrus.

La couleur ocre de l'image séduit d'emblée le spectateur. Une vérité photographique sur ce ton et ses camaïeux qui ne mentent jamais, une mise en condition poétique s'appuyant sur de vraies références pour nous toucher de la façon la plus sensible et nous interpeller sur la complexité du conflit Palestino-Israélien.

Le récit de ce superbe personnage se veut sarcastique, émouvant, éloquent même, et c'est avec finesse et intelligence que Jafaar nous trimballe derrière sa bicyclette, nous attristant et nous faisant rire à la fois.

Tout est réussi, tout y est magnifique...des personnages, le principal évidemment mais également tous les autres, jusqu'aux décors en passant par des dialogues touchants et des situations mordantes, à l'image du cochon en chaussettes pour ne pas souiller le sol sacré (vision fabuleuse...)

On pourra peut être en revanche critiquer le parti pris du réalisateur, marquant la différence des peuples pour nous secouer un peu plus encore. Le toit de la maison de Jafaar est occupé par l'armée, la scène des megaphones en bout de film en est aussi un exemple.

En définitive - Le Cochon de Gaza - est un film engagé, puissant par le détournement poétique d'une situation terrible qui persiste, livrant in fine un vrai message d'espoir.
Un film large public.
Une exeptionnelle réussite à ne manquer sous aucun pretexte.
FPBdL

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6

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