Tistin, que joue Fernandel, est ce qu'on appelle un glandeur. Il aime braconner, boire et jouer aux cartes avec ses copains, il a la belle vie dans le village de Clochermerle, où tout le monde met la main à la patte. Étant donné qu'il n'aime travailler qu'à petites doses (très belle réplique au passage), il décide de devenir chômeur, et ainsi toucher 10 000 francs d'allocations mensuelles qui lui permettent non seulement de très bien vivre sans rien faire mais aussi de consterner les villageois qui n'acceptent pas d'avoir UN chômeur chez eux...


Aussi mineur soit ce film de Jean Boyer, il a pris avec le temps une certaine patine, celle d'une France rurale (dans un village imaginaire qu'on imagine dans le Sud), sans aucune voiture, avec des métiers aussi folkloriques que sonneur de cloches, et où la seule prostituée du coin est surnommée comme respectueuse ! Fernandel anticipe avec plus de dix ans d'avance un film comme Alexandre le bienheureux qui célébrait la paresse au lieu de l'effort. D'ailleurs, il faut dire que les vingt premières minutes, la rencontre avec le braconnier puis celle avec l'employé de mairie qui lui donne sa carte de chômeur sont formidables, tant les dialogues de qualité et la bonhommie du personnage de Tristin, incarné par Fernandel font qu'on passe un très bon moment.


Après cette première partie à la limite de l'irrévérencieux, le film s'enfonce dans quelque chose de plus conformiste, notamment la rencontre avec une jeune femme (Maria Mauban), et celle avec la prostituée, une Ginette Leclerc qui en fait des caisses mais qui, ô surprise, lors d'une dispute va arracher d'un coup son chemisier pour montrer sa poitrine ; *shocking * !


Bien que le film fut un énorme succès à sa sortie, plus de 4 millions d'entrées, il fut noyé dans la masse de films joués par Fernandel, qui aimait bien jouer les braves gars, et c'est vrai qu'il le fait bien.Ce qui fait qu'au bout du compte, malgré une seconde moitié inférieure, avec une histoire de vol qui ne fait que rallonger le film, ça reste très sympathique.

Boubakar
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le 24 avr. 2021

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