• Haouuuuu !!! Haouuuuuuuuu !!!!

  • Qu'est-ce que c'est ?

  • Cela ressemblait à quoi d'après vous ?

  • Si nous étions à Londres, cela nous paraîtrait ridicule.

  • Allons-y.

  • Vous ne croyez pas ces histoires ?

  • Non, bien sûr. Pas plus que vous.

  • .....




Folklore ou réalité ?



En 1939, Le Chien des Baskerville réalisé par Sidney Lanfield, signe le démarrage d'une série de quatorze films sur le détective britannique Sherlock Holmes incarné par le comédien Basil Rathbone. Quoi de mieux pour commencer que d'adapter l'une des plus célèbres aventures littéraires du personnage emblématique écrit par Sir Arthur Conan Doyle. Une histoire spécifiquement affectionnée par les fans pour son caractère mystique fantastique qui cohabite avec l'esprit rationnel et pragmatique des investigations traditionnelles de Holmes. Une enquête symbolique qui aura eu droit aux plus nombreuses adaptations avec plus d'une vingtaine de proposition au cinéma et à la télévision. Sur un scénario d'Ernest Pascal, l'on suit le duo de détectives Sherlock Holmes et docteur Watson (Nigel Bruce), contraint après la visite du docteur James Mortimer (Lionel Atwill), de protéger Sir Henry Baskerville (Richard Greene), qui vient d'hériter du domaine du dernier descendant de sa noble famille après l'étrange mort de Sir Charles Baskerville. C'est ainsi qu'ils se retrouvent plonger au coeur des landes brumeuses de Dartmoor dans le Devonshire vers le sud-ouest de l'Angleterre. Débute une investigation pas comme les autres, où le surnaturel vient faire douter ce cher Watson pour mieux se confronter au scepticisme de Holmes.


Dès la scène d'ouverture, le cinéaste nous plonge dans le vif du sujet à travers une narration qui pose l'envers du décor. « 1889. Aucun comté anglais n'est aussi sinistre que l'étendue primitive et déserte de la lande de Dartmoor dans le Devonshire. » S'ensuit le manoir lugubre de Baskerville, suivi d'un puissant hurlement frissonnant, laissant place à un homme terrifié transperçant les ténèbres qui de terreur finit par succomber d'une crise cardiaque. Une domestique de maison, une lanterne en main, pousse un crie d'affolement en découvrant le corps sans vie de son maître. Une séquence qui en l'espace de seulement quelques minutes pose la pièce majeure du périple qui se joue, à savoir son cadre et son ambiance. Le film met en vedette son environnement funeste à commencer par le manoir inquiétant de Baskerville qui jouit d'une élaboration épatante. Des décors uniques de Thomas Little, qui nous plonge dans la brume épaisse de la lande du Dartmoor. Un milieu glauque et taciturne où se succèdent des étendues sauvages sans vie, des tombes, des monolithes provenant de temples en ruine, des habitations délabrées construites au néolithique, jusqu'au bourbier de Grimpen, qui est un marécage des plus dangereux.


L'excellente direction artistique de Richard Day et Hans Peters, appuyée par la composition musicale de David Buttolph, Charles Maxwell, Cyril J. Mockridge et David Raksin, termine d'insuffler un climat angoissant au milieu si particulier de Baskerville. Une atmosphère immersive qui absorbe le spectateur qui se retrouve comme projeté dans un monde parallèle. L'imprégnation est totale ! Une description bien sentie sur laquelle se greffe une enquête plus ou moins aboutie, qui va avoir l'intelligence de jouer de son mystère. Sidney Lanfield offre une réalisation soignée que les images en noir et blanc de J. Peverell Marley embellissent lors du contraste nocturne. Le montage de Robert L. Simpson ajouté à la mise en scène du cinéaste permettent quelques petits coups de maîtres. Le montage de Robert L. Simpson ajouté à la mise en scène du cinéaste permettent quelques petits coups de maîtres. En témoigne le rapport journalier par courrier que fait Watson pour Holmes qui est savamment mis en images ; où encore le retour en arrière ingénieux depuis un manuscrit qui se superpose à l'image. C'est là qu'on découvre la légende du chien des Baskerville. Une vieille histoire familiale remontant à plusieurs siècles, avec le cruel Hugo Baskerville, qui après avoir violé une paysanne, se retrouve châtié par un chien démoniaque venant des enfers ayant pour objectif de s'en prendre aux descendants de Baskerville ayant le malheur de fouler la lande.


Aussi bien dans le fond que la forme, le film joue admirablement de son imprégnation fantastique pour toujours plus de mystère à l'image de l'inquiétante séance de spiritisme. Une réussite que l'on retrouve lors de la confrontation finale contre la bête maléfique. Un affrontement qui tient en haleine le spectateur jusqu'à la découverte d'un antagoniste mystère venant s'ajouter à la menace. Toutefois, la conclusion abrupte autour de ce nouveau danger à de quoi surprendre le spectateur. Basil Rathbone sous les traits de Sherlock Holmes, assure le spectacle. Si le comédien s'exclut une bonne partie du récit pour mieux laisser son adjoint s'exprimer, l'acteur apporte suffisamment de charisme pour marquer de sa présence. Son accent alimenté par sa voix grave apporte un vrai plus. J'ai hâte de le découvrir davantage dans les autres opus de la saga. Nigel Bruce fait un bon Docteur Watson. L'acteur est à l'aise dans le rôle. Un côté rustre bon vivant qui lui va très bien. Deux personnages emblématiques qui offrent une première proposition intéressante qui ne demande qu'à être davantage exploré. Richard Greene pour Henry Baskerville fait le taf. Le couple qu'il forme avec Beryl Stapleton par une Wendy Barrie souriante est agréable. Le reste de la distribution est tout autant divertissant. S'ajoutent les costumes soignés de Gwen Wakeling qui apportent une crédibilité supplémentaire à tout ce beau monde. Enfin, le chien des Baskerville qui une fois encore est rapporté à quelque chose de plus réaliste délaissant bon nombre de ses attributs fantastiques ce qui pourrait en décevoir quelques-uns. Pour autant celui-ci se pose comme une menace enragée.



CONCLUSION :



Le Chien des Baskerville réalisé par Sidney Lanfield, en tant que premier opus des quatorze films composant la saga du détective britannique Sherlock Holmes par Basil Rathbone, est une excellente entrée en scène. Une enquête surnaturelle qui se conjugue efficacement au pragmatisme de la licence de Sir Arthur Conan Doyle. Fascinant et mystérieux on est littéralement absorbé par l'ambiance sinistre des landes anglaises sur une enquête inquiétante. Du très bon !


Chasse ouverte pour Sherlock Holmes !



Monsieur Holmes, nous vous avons admiré comme tous nos citoyens. Vos enquêtes sont mondialement connues. Mais vous voir travailler et voir qu'il existe un Anglais comme vous, nous donne un vrai sentiment de sécurité. Dieu vous bénisse.


B_Jérémy
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 28 nov. 2022

Critique lue 222 fois

46 j'aime

34 commentaires

Critique lue 222 fois

46
34

D'autres avis sur Le Chien des Baskerville

Le Chien des Baskerville
Eric31
7

Critique de Le Chien des Baskerville par Eric31

Le Chien des Baskerville (The Hound of the Baskervilles) est un film américain réalisé par Sidney Lanfield, écrit par Ernest Pascal d'après le roman The Hound of the Baskervilles de Sir Arthur Conan...

le 8 oct. 2015

3 j'aime

Le Chien des Baskerville
Professeur-Rico
6

Une bonne entrée en matière pour le Holmes de Rathbone.

1ère incarnation de Basil Rathbone et Nigel Bruce en Holmes et Watson, le film bénéficie de sa grande fidélité au livre (hormis le final un peu expédié), probablement la plus emblématique enquête du...

le 19 mars 2023

1 j'aime

2

Le Chien des Baskerville
Jean-Mariage
7

Le premier film où Basil Rathbone et Nigel Bruce incarnent respectivement Sherlock Holmes et le Doct

C’est le premier film où Basil Rathbone et Nigel Bruce incarnent respectivement Sherlock Holmes et le Docteur Watson. Le succès fut tel que cela donna naissance à une série de 14 films au total,...

le 8 janv. 2021

Du même critique

Joker
B_Jérémy
10

INCROYABLE !!!

La vie est une comédie dont il vaut mieux rire. Sage, le sourire est sensible ; Fou, le rire est insensible, la seule différence entre un fou rire et un rire fou, c’est la camisole ! Avec le Joker...

le 5 oct. 2019

170 j'aime

140

Mourir peut attendre
B_Jérémy
8

...Il était une fin !

Quel crime ai-je commis avant de naître pour n'avoir inspiré d'amour à personne. Dès ma naissance étais-je donc un vieux débris destiné à échouer sur une grève aride. Je retrouve en mon âme les...

le 7 oct. 2021

132 j'aime

121