On se souvient tous de sa botte secrète: le regard qui fait fondre. C'était la véritable trouvaille du second volet de la saga Shrek: le petit Chat Potté. Et l'hystérie qui s'en était suivi avait conduit les studios Dreamworks à mettre en route un film qui lui serait totalement consacré et qui ne sort que ces jours-ci.

Seulement voilà, on ne fait pas un personnage avec un seul et unique running-gag, gimmick qui, au fil des Shrek, a d'ailleurs fini par agacer car trop prévisible. Car ce qui a fait la réussite du premier épisode de la tétralogie du monstre verdâtre (la parodie permanente, l'esprit anti-Disney) a aussi contribué la tuer. Là où les studios Aardman (Wallace et Gromit), Pixar s'inventent des univers ex nihilo, là où Disney s'attache à réinventer (avec plus ou moins de réussite) des matériaux préexistants, les studios Dreamworks ne savent pas miser ailleurs que sur la parodie, ton qui s'essouffle rapidement et devient contre-productif.

Donner son film au Chat Potté, c'est comme en consacrer un autre à Yago (le perroquet d'Aladdin) ou au Professeur Tournesol: ce qui fonctionne parfaitement dans une parenthèse ou une respiration comique se crashe et se dilue dans 90 minutes. c'est donc sans véritable surprise que Le Chat Potté se rate allègrement.

Non seulement, le personnage comique ne l'est quasiment plus mais on l'alourdit d'un passé tragique (pour le relief), on lui colle une romance et une amitié de toujours, toutes deux contrariées (pour le volume du récit) et on le plonge dans un univers mêlant parodie de conte de fées (Jack et les haricots magiques) et film de cape et d'épée premier degré, le tout asphyxié par un plat sentimentalisme (la figure de la mère adoptive, notamment).

Au final, et malgré une tentative moyenne de produire un nouveau hit-personnage (l'oeuf dont Zach Galifianakis assure la voix) Le Chat Potté n'offre que le spectacle un peu pathétique d'un studio à l'identité malade, ressassant les mêmes idées et incapable de se réinventer.
Spendius
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le 10 nov. 2011

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