Le Cercle littéraire de Guernesey par pierrick_D_

Londres,1946.La guerre vient de se terminer et Juliet Ashton,romancière à succès et jeune femme fantasque,reçoit une étrange lettre d'un fermier de l'île anglo-normande de Guernesey,Dawsey Adams,qui fait partie d'un club de lecture appelé le Cercle des amateurs de tourte aux épluchures de patates de Guernesey.Intriguée,Juliet entame une correspondance avec Dawsey puis décide de se rendre sur l'île afin de rencontrer les membres de cette association.Elle découvre alors que ces gens sont à la base de modestes paysans qui ont créé le Cercle de manière improvisée sous l'occupation allemande,afin de pouvoir se réunir et échapper au couvre-feu.Puis ils se sont pris au jeu jusqu'à devenir de vrais fanas de littérature.Mais il manque quelqu'un,l'âme du club,une certaine Elizabeth McKenna,qui ne vit plus à Guernesey et dont personne ne veut parler.Excitée par ce mystère,Juliet se met à enquêter et à fouiner partout afin de découvrir ce qui s'est passé.On ne peut même pas dire que ce film soit franchement mauvais,c'est juste que c'est d'un classicisme compassé et que tout est dépourvu de relief,qu'il s'agisse de l'histoire,de la mise en scène ou de l'interprétation.C'est lent,mou,sans grand intérêt, vaguement ennuyeux et assez prévisible dans la mesure où la clé des secrets se devine facilement et que leur résolution n'a rien de vraiment exceptionnel,au point qu'on se demande pourquoi ces gens dissimulent tout ça aussi jalousement.Tel quel,ça ressemble à ces téléfilms historiques de prestige de la BBC,édifiants et pleins de jolis costumes sur fond de reconstitutions d'époques figées.En ce sens,le réalisateur anglais Mike Newell retrouve sa veine sous-tendue,qu'il a parfois su abandonner pour des oeuvres plus énergiques comme "Quatre mariages et un enterrement","Donnie Brasco" ou "Harry Potter et la coupe de feu".Là,il s'enferre dans une mise en scène plate et apathique peu attrayante.Il est vrai qu'il n'est pas aidé par un scénario dû à deux cinéastes américains médiocres,Don Roos et Thomas Bezucha,qui se sont eux-mêmes inspirés d'un roman écrit par deux américaines,Mary Ann Shaffer et Annie Barrows,ce qui est bizarre pour une histoire si typiquement british.C'est d'autant plus dommage qu'il y avait matière à développer une oeuvre beaucoup plus insolite et romanesque à partir d'une telle base.Heureusement,Lily James est là pour porter le film.La révélation de la série "Downton Abbey",la Cendrillon new look,la vedette consacrée par "Baby driver","Mamma mia! 2" ou "Yesterday",illumine cette triste pelloche avec son sourire ravageur et son splendide fessier,parvenant à concilier naturel et sophistication.D'une distribution inégale émergent le séduisant hollandais Michiel Huisman,issu de la série "Game of thrones",et le génial Matthew Goode,qui ressemble ici à s'y méprendre au grand Rupert Everett.Trois des acteurs,Goode,Penelope Wilton et Jessica Brown Findlay ont comme Lily James participé à "Downton Abbey".