Pour retrouver sa soeur, un homme se rend sur une île où une secte retranchée vénère une étrange créature afin qu'elle favorise leurs moissons...
Mais quelle idée de faire un film de 2h05 avec un pitch comme celui-ci ? Film d'épouvante boursouflé, Apostle ressemble à un The Witch qui se serait fourvoyé en se prenant pour ce qu'il n'est pas, à savoir un film de genre. Se perdant inutilement dans des sous-intrigues qui ne lui donnent aucune épaisseur, mais se contentent de le délayer, il semble ne plus trop savoir ce qu'il raconte, ce qui est important et ce qui est contingent. Il avance péniblement, de dialogues creux en clichés affligeants, pas aidé par une réalisation clinquante qui tombe systématiquement à côté. Il ne fait jamais vraiment peur et ne met jamais vraiment mal à l'aise. Il se croit assez malin pour s'affranchir de certaines règles basiques de narration, mais il est au final pataud, réussissant le tour de force d'expliquer plusieurs fois sans jamais clarifier (autant ne rien dire dans ce cas).
Là où The Witch triomphait en misant sur une histoire d'une simplicité confondante traitée de manière épurée, Apostle fait tout l'inverse et se plante misérablement. Mal écrit, mal filmé et parfois mal interprété, voilà un film qui mériterait une version director's cut amputée d'une bonne demi-heure. Il arriverait peut-être alors, en s'appuyant sur quelques scènes efficaces, à décrocher la moyenne.