Pour sauver sa sœur kidnappée par une secte insulaire dans le but d’obtenir une rançon, un homme dont le regard fou trahit un passé brisé de religion, s’y infiltre en totale improvisation. Il nous entraine sur l’ile qui sert à la fois de prison pour la communauté, de citadelle contre le reste du monde, et de terre-nation nourricière dirigée par les trois ex-fugitifs reconvertis en gourous. Une progressive et intéressante approche dévoile vite le fonctionnement sectaire, légitimant l’obéissance, la destruction des personnalités, la dictature du sexe et de la chasteté, la terreur et même la torture publique ou le meurtre, bien entendu basés sur les valeurs fondamentales, l’égalité obligatoire et la logique divine. Et puis la vitesse de croisière bascule en un tout autre rythme, submergé crescendo par l’angoisse, l’horreur, la violence et l’hémoglobine. On ne s’y attend pas, et le torrent d’aventures nous emporte dans un bon petit film d’action, d’horreur et de fantastique.
Ne craignez surtout pas les mécanismes improbables de complicité, les incohérences techniques d’une scène sur l’autre, le flot d’abracadabrances et de monstruosités surnaturelles, évidemment, mais si vous êtes adeptes de terreur, de douleur, de folie et d’action, habilement baignées de sentimentalité et de rédemption personnelle, c’est pour vous ! Telle est la seule ambition de ce spectacle dont l’efficace mise en scène touche au but en nous cramponnant toute la soirée à nos accoudoirs.