Frou-frou, c'était un des tubes musicaux de l'époque qu'on peut entendre dans ce film de 1950, et qui fut reprise par un publiciste comme ritournelle musicale vantant les "trésors de santé" de la chicorée Leroux... Cet air à la mode avait fini par devenir une véritable scie. Un peu comme certaines scènes de ce film.
Opportuniste France Ô ? Ressortir des catacombes cette histoire ridée juste après le référendum sur l'indépendance de la Nouvelle Calédonie ne vous apprendra rien sur l'ile. Même la production minière y est en crise ! Et les calédoniens ont suivi l'exemple de Mayotte et son statut que les comoriens leur envient au point d'y émigrer clandestinement en masse !
Ce film raconte une autobiographie romancée de Marie-France Pisier, toute adolescente et de son amie avec laquelle elle a des liens ambigus. Mais aussi ceux avec un garçon qui en est bleu, on se demande bien pourquoi ! Les bellâtres de cette époque visaient plutôt les filles expérimentées.

Une historiette tirée de son livre que je n'ai pas lu. Et en résumé une vie de bourges qui font dans l'aristo, avec des domestiques qui ne sont plus des esclaves parce que "désormais, il faut être polis avec eux" comme le dit le père de l'héroïne, par ailleurs collaborateur d'un gouverneur qui va disparaître. L'île va devenir un T.O.M. (territoire d'outre-mer)
Je préfère décidément M.F. Pisier comme actrice, notamment dans "le corps de mon ennemi" de Verneuil, à la réalisatrice et scénariste... Son histoire eut pu être intéressante : elle est plate, atone, et on traîne notre ennui avec l'oisiveté ambiante sur fond d'adultère. Les plans semblent avoir été entassés pêle-mêle à la suite les uns des autres certains n'apportant rien, et il faut l'avoir vu et revu pour tout comprendre. Elle semble avoir été marquée par Truffaut pour lequel elle a tourné et dont elle a peut-être voulu imiter le style que je n'aimais pas, et ce film lambine avec un scénario d'une platitude ennuyeuse. M.F. Pisier découvre la vie ainsi que sa meilleure amie avec laquelle elle a des relations ambigües. Elle semble traîner son existence avec un boulet, ne ressentant aucune émotion et se forçant à regarder le soleil pour parvenir à pleurer. Un père distant, une mère frivole et désoeuvrée, on se demande où elle veut en venir.
Dans ce pessimisme ambiant qui rappelle l'exil des "pieds noirs" d'Algérie, ce n'est pas le casting raté (ou de complaisance) qui vient arranger les choses ! La seule bonne prestation vient de Kristin Scott Thomas qui vit son personnage et semble y trouver une sorte de jouissance. Et quel corps !
Même les comédiennes jouant le rôle des gamines ne seront que des étoiles filantes du cinéma...
Ce film pessimiste et sans vigueur avait fait un flop en salles à sa sortie et je crois avoir lu que cet échec avait marqué Marie-France... Elle aime raconter des histoires confie-t-elle : celle-là est ratée.
France Ô le 06.11.2018

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le 9 nov. 2018

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