J’ai lu quelque part cette synthèse tout à fait pertinente : Carrie + Halloween + La Fièvre du samedi soir = Le Bal de l’horreur. C’est un peu en substance le menu de ce petit film opportuniste qui tente de surfer sur tous les fronts pour empocher le magot. L’introduction cruelle mettant en scène des enfants qui tuent accidentellement une de leurs copines dans une vieille maison désaffectée s’inscrit sous les meilleurs auspices. La présentation des différents personnages évite de tout de suite partir dans la grande boucherie. Certes, c’est un peu long mais le récit justifie cette longue mise en bouche. En revanche, quand l’assassin aurait dû se mettre à dessouder les jeunes étudiants insouciants et particulièrement imbéciles, on se tape deux danses complètes de disco qui éteignent l’intensité du film et en font un attrape-tout. Tant et si bien que lorsque l’action débute enfin, il est un peu tard pour faire monter la tension.
Car le souci majeur de ce film est son absence totale de suspense. Meurtres hors-champ, jump-scare aux abonnés absents, identité du tueur évidente en dépit de plusieurs tours de passe-passe, l’ensemble souffre de son ton bancal et de son incapacité à transcender son sujet. La présence de Jamie Lee Curtis en Scream Queen alors qu’elle n’a rien à défendre de ce côté-là illustre pleinement les ambitions d’un film qui ne va jamais au bout de ses idées. Côté casting, on notera également que Leslie Nielsen, placé en tête d’affiche, n’occupe qu’un lointain rôle secondaire alors qu’il aurait pu être autrement mieux servi par un récit qui aurait dû en faire un personnage central. Ces deux éléments soulignent à quel point le film passe à côté de l’essentiel.
Au final, il ne reste qu’un petit film inoffensif, au demeurant pas déplaisant, mais trop mou et trop soft pour se hisser bien haut dans la hiérarchie des slashers. Il reste un témoignage de son époque à bien des égards. On lui préférera nettement ses prédécesseurs qui, eux, avaient l’avantage évident de mettre en scène un tueur charismatique et effrayant. Celui-ci est bien trop « romantique » pour transcender le genre.