Malgré un Big Ass Spider en 2014 et un segment dans Tales of Horror en 2015, Mike Mendez n’est pas le réalisateur le plus prolifique qui soit puisqu’entre 1996 et 2013, il n’a réalisé que 4 films. Comment ? Le nom de Mike Mendez ne vous dit rien ? Attendez, Le Couvent tout de même en 2000 avec … Coolio, ce petit film fauché mais rigolo où des nonnes possédées défouraillaient un groupe d’étudiants… Comment ça on ne le connait pas ce film !?! Comment ça il a l’air pourri ce film !?! Bon, alors vous avez au moins entendu parler de Bis Ass Spider et ses araignées au gros derrière, il est sorti chez nous il n’y a pas longtemps. Comment ça rien que le titre, on sait que c’est un nanar !?! Ben oui, justement, c’est tout l’intérêt du film ! Et c’est pareil avec son dernier, Lavalantula, et ses araignées cracheuses de lave ! Comment ça j’ai des goûts de chiotte !?! Pfff, vous ne savez pas ce qui est bon ! ^_^


Produit par Syfy pour accompagner Sharknado 3 pour une soirée spéciale, Lavalantula est l’exemple même du film ne se prenant pas au sérieux, faisant preuve d’un second degré tel qu’il se moque de lui-même à de nombreuses reprises. Alors qu’on se le dise tout de suite, on est dans un nanar volontaire, il ne sera à aucun moment question de chercher une quelconque cohérence à ce qu’il se passera à l’écran, que ce soit tant au niveau du scénario qu’à celui des images. Et production fauchée oblige, les effets spéciaux sont ceux auxquels on est en droit de s’attendre, c’est-à-dire de l’à peu près. Nos tarentules changent de taille d’un plan à l’autre, leur animation et incrustation à l’image ne sont pas toujours des plus heureuses (quoiqu’on a vu bien pire), et on va même jusqu’à nous mettre des fonds verts, mal branlés qui plus est, sur des passages où il aurait été aussi simple de ne pas en mettre, comme lors d’une scène de dialogue toute banale dans un camion. Pourquoi faire simple lorsqu’on peut faire compliqué me direz-vous ^_^ Ce n’est pas ça non plus avec le reste des effets spéciaux et plus particulièrement tout ce qui est effets pyrotechniques, entièrement numériques bien entendu, et qui semblent d’ailleurs avoir été faits avec la très rigolote application iPhone « Action Movie FX ». Et ça en est troublant d’autant plus que cette dernière est évoquée lors d’une scène. Ah second degré, quand tu nous tiens…


C’est toute la force de Lavalantula, cette autodérision qui ne quitte le film à aucun moment. Déjà, c’est blindé de références diverses et variées. Outre les 4 acteurs du film Police Academy qui se retrouvent ici, avec le Michael Winslow en machine à beatbox qui s’éclate à faire la même chose ici lors du final, on notera des clins d’œil à Terminator, Alien, Jurassic Park, ou la Guerre des Etoiles lors de lignes de dialogue, Braveheart et son fameux « Liberté !!! » exécuté ici avec un accent écossais, et même à Sharknado avec un petit cameo de Ian Ziering qui explique à Steve Guttenberg qu’il ne peut pas l’aider car il est déjà bien occupé en ce moment avec des problèmes de requins. Citons également ce faux Samuel L. Jackson habillé et coiffé comme dans Pulp Fiction, ce figurant au chapeau d’Indiana Jones poursuivi par une boule géante (Les Aventuriers de l’Arche Perdue), ou encore cet hommage aux pionniers du genre de l’ère numérique dans les années 2000, Nu Image, avec l’annonce de leur dernier blockbuster Spiders 3D sur les écrans. Et puis un film fauché animalier avec pour héros un acteur connu des années 90 dont le scénario met en scène un acteur connu des années 90 qui en a marre de tourner dans des nanars animaliers, avouez que ça a de la gueule ? Comment ça non… Mais si, puisque je vous le dis ! En plus, Lavalantula met pour une fois en avant, lors d’un final aux odeurs de paroxysme du n’importe quoi, tous ces métiers cachés du cinéma, les caméramans, maquilleurs, costumiers, spécialistes des effets spéciaux, ceux sans qui le cinéma n’existerait pas, surtout ces productions bas de gamme aux personnages et scènes improbables. Et ça quelque part, c’est beau larmichette à l’œil.


Lavalantula, à défaut d’être un bon film (on s’en serait douté), est un nanar des plus sympathiques. En se moquant ouvertement de lui-même et de toutes les productions animalières du genre, il est bien plus fun qu’une bonne grosse majorité des Syfy ou The Asylum de ces dernières années. Et vu que le film semble avoir fait assez d’audience / ventes, une suite est d’ores et déjà prévue, répondant au doux titre de 2 Lava 2 Lantula. Tout un programme !


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cherycok
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le 25 mars 2016

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