Les films de loups-garous sont des séries B ou Z depuis presque 100 ans. Certains sortent du lot, presque toujours parce qu’ils ont la primeur de la nouveauté à leur époque, mais c’est plus ou moins la même salade souvent médiocre.


Ici, la recette reste la même. Un loup-garou bouffe les gens, et ceux qu’il ne finit pas se transforment à leur tour. Le tout avec des costumes hideux (mais pourquoi ces lycanthropes ont des tronches de chauve-souris ???) et les habituels travers (le garou hurle pendant une plombe quand il voit un adversaire au lieu de le trucider, est infoutu de rentrer dans une maison sans la défoncer et attend une heure avant de buter ses occupants).


Oui, mais…


Mais ce qui fait que ce téléfilm (ah bon, c’était un film ?) est intéressant, c’est le décor et surtout le personnage. Nick Damici campe un vétéran dur à cuir plus vrai que nature, aigre et solitaire. Loin de le prendre en pitié, le réalisateur (dont c’est le 2ème film) le rend antipathique, mais intéressant malgré tout, ce qui est un tour de force. Enfin, l’allégorie de la cécité est plutôt bien vue (si j’ose dire), même si elle n’est pas nouvelle. En effet, le vétéran aveugle est le seul à voir la situation là où les voyants restent… aveugles.


Bien sûr, c’est bourré de clichés (le père incapable d’aimer son fils, l’enquête fléchée torchée en 10 min, le vétéran-terminator qui poutre un loup-garou au corps-à-corps, les monstres, moches et stupides, qui reniflent un chiffon en grognant pendant assez de temps pour se faire shooter, etc…). Je passe sur le revolver à 7 ou 8 coups, l’aveugle qui ne rate quasiment jamais sa cible (mention spéciale aux headshots sans regarder, même à 5 m) et autres pitreries. La chute est, elle aussi, un gros cliché larmoyant.


Mais le vétéran, sa pelle, son amour pour son chien et son mépris pour le politiquement correct est délicieux. Lorsqu’il comprend qu’il va se fader un loup-garou, il se prépare sans sourciller et éloigne son loupiot (j’ai pas pu m’empêcher). La prise de renseignement, l’exploration de son périmètre, l’armement et la préparation sont plutôt bien fichus, et on finit par apprécier ce vieux ronchon et son revolver. L’ensemble est rigolo un soir d’oisiveté.


OeilDePatrick
4
Écrit par

Créée

le 15 avr. 2023

Critique lue 17 fois

OeilDePatrick

Écrit par

Critique lue 17 fois

D'autres avis sur Late Phases

Late Phases
Aymic
7

The New Howling

Late Phases a tout du petit miracle. Un film sur la lycanthropie de ce calibre-là était inattendu en 2015. Au regard de la production fantastico-horrifique actuelle, le métrage se pose comme une...

le 14 mai 2015

5 j'aime

Late Phases
Fatpooper
8

Une dent contre la vie

Sur zone-telechargement, on trouve beaucoup de films d'horreur. Et parmi tout ce choix, il y a malheureusement beaucoup de navets. Mais c'est parfois utile de persévérer car il arrive que l'on tombe...

le 30 juil. 2015

3 j'aime

5

Late Phases
Muchopanam
7

Petit ovni à l'ironie délicieuse.

Un drôle de film, dans le bon sens du terme, flirtant entre humour, ironie, et fantastique. Il est évident que le personnage central est plus que "particulier" (pour le scénariste, un petit défi, je...

le 11 juil. 2015

2 j'aime

Du même critique

Hammer and Bolter
OeilDePatrick
6

The emperor protects !

Ah, Warhammer 40 000 ! ! ! Chaque épisode est un one shot sur une faction du monde, et il y en a ! Si les dessins sont passables et l’animation est franchement moche, les scénarios sont savoureux. On...

le 4 févr. 2023

2 j'aime

Ghost in the Shell
OeilDePatrick
10

Chef-d'œuvre

Dans un monde cyberpunk, deux officiers de la section 9 enquêtent sur un pirate informatique. Entièrement cybernétisés, les policiers appartiennent corps et âmes au gouvernement, ce qui fait douter...

le 1 nov. 2022

2 j'aime

Mister Babadook
OeilDePatrick
7

L’agacement tue

Amelia a perdu son mari dans un accident de voiture alors qu’il la conduisait à l’hôpital pour accoucher. Depuis, elle élève seule et avec difficulté son fils de 6 ans. Un jour, elle découvre chez...

le 14 avr. 2024

1 j'aime