Adèle est une femme abîmée par la vie. Elle a été abandonnée par son homme, le père de son fils et a perdu toute confiance en l'autre. Elle est en dépression par manque d'amour.
Elle vit donc seule avec son fils, Henry, qui a mûri plus vite que prévu, qui se comporte en soutien, en homme de la maison alors qu'il est à peine adolescent.
Il joue les "maris de substitution".
Alors qu'ils font les courses dans le supermarché du coin, le garçon rencontre un homme qui en vient à le menacer pour obtenir de l'aide.

Kate Winslet est une fois de plus incroyable. Elle transpire le mal-être du personnage jusque dans ses cheveux. Elle l'exprime d'une manière si convaincante que le spectateur le ressent lui aussi. C'est troublant. La mélancolie lui va définitivement merveilleusement. Elle la rend presque belle.
Elle reste dans la mesure et le contrôle tout en s'abandonnant.
4 jours durant on va suivre cette femme aux prises avec un homme, Frank, dans un huis-clos étouffant rendu moite sans trop d'artifice par le réalisateur Jason Reitman. Cet évadé blessé va la confronter à ce qu'elle est. D'abord, elle se pose en femme forte, niant sa faiblesse pour lui donner le change : "Je suis une femme, forte, je sais me défendre et protéger mon fils" lui assène-t-elle quand il lui demande de l'héberger.
Il prend une place vacante qui n'aurait pas dû l'être auprès de cette famille monoparentale avant l'heure. Ca se passe en effet au milieu des 80's dans l'Amérique profonde et les femmes non mariées sont plutôt mal vues.
Ce n'est pas un film agréable dans le sens où il remue les émotions pas faciles qui sommeillent en chacun de nous. La tristesse s'est emparée de moi d'une manière que je n'avais que rarement ressentie au cinéma mais avec, en sortant, la sensation fantastique que l'amour de l'autre, le regard qu'il porte sur nous, peut nous aider à sortir d'une mauvaise passe.
La musique, le son et le travail sur l'image contribuent à générer cette atmosphère.
On pense inéluctablement à "Sur la route de Madison" : une rencontre de deux personnes qui ne sont pas faites pour être ensemble mais qu'un court laps de temps partagé va marquer à jamais.
Adapté d'une nouvelle de Joyce Menard "Labour day" (encore traduit n'importe comment) est une oeuvre toute en délicatesse qui dresse un portrait vivant de ses personnages.
Rawi
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le 15 avr. 2014

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