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Lamb Game
Lamb Game

Film de Yi Huang (2023)

Après plusieurs avis positifs lus ci et là sur la toile, je me lance dans un nouveau DTV chinois qui m’avait déjà fait de l’œil avec sa jaquette arborant une mariée armée d’un arc ainsi que plusieurs têtes du cinéma de Hong Kong que j’appréciais. Son nom, Lamb Game. Son metteur en scène, Huang Yi, réalisateur dans le milieu du DTV chinois depuis quelques années. On lui doit notamment les sympathiques Golden Escape (2022), Infernal Storm (2021) ou encore Buddha Palm Technique (2020). Au casting, la jolie Lynn Hung Doi-Lam aperçue notamment dans Ip Man 1, 2 et 3, mais aussi des têtes connues du cinéma de Hong Kong : Mark Cheng, Ricky Chan, Eddie Pang, Lam Suet, ou encore Cheng Chu-Fung pour un film qui en plus situe son scénario dans le Hong Kong des années 90. Et il y a même un doublage cantonais. De là à dire que Huang Yi a tout fait pour que son film ressemble à un polar HK, il n’y a qu’un pas que je vais franchir. Car après visionnage, Lamb Game aurait clairement pu sortir de la Milkyway Image. Et en plus, c’était drôlement bien dis donc !


Dès la scène d’introduction, on se sent en confiance, avec cette très bonne scène de tuerie dans un mariage qui aurait clairement pu sortir d’un film de Johnnie To dans la façon dont elle est faite. D’ailleurs, c’est toute la première partie, consacrée à la mise en place de l’histoire avec ce trio de « frères » criminels qui auraient pu sortir d’un film de To. On sent l’envie du réalisateur Huang Yi de pondre un film ressemblant aux polars HK. Ce n’est pas un hasard si le scénario du film se déroule dans le Hong Kong des années 90. Lorsque Lynn, l’héroïne, va croiser la route du personnage de Mark Cheng, un maitre d’arts martiaux aveugle, l’action va s’intensifier avec des combats au corps à corps qui vont se faire plus nombreux et un jeu du chat et de la souris qui va s’intensifier à l’intérieur de cet immeuble. L’action est ultra nerveuse, violente, avec des gerbes de sang en practical. Peut-être même un peu trop nerveux parfois en termes de montage car, même si cela reste toujours lisible, on aurait préféré un peu moins de coupes afin de pouvoir un peu plus profiter de ce qu’il se passe. Mais il y a de très bonnes idées, avec par exemple ce personnage aveugle qui va se battre en utilisant intelligemment les sons et l’obscurité, le tout sous les yeux d’une caméra très dynamique. On notera également l’utilisation des câbles pour encore plus accentuer l’impact des coups (aussi bien à mains nues que lors des gunfights), comme ça se faisait beaucoup dans le cinéma de Hong Kong. Huang Yi va habilement utiliser un petit nombre d’acteurs et un lieu quasi unique pour créer une tension dans cette partie de cache-cache, puis dans cette violence vengeresse du dernier acte. On pourra reprocher le fait que l’héroïne soit au final assez passive une bonne partie du film, subissant plus qu’elle n’agit réellement, mais c’est pour lui créer un minimum d’évolution, passant de victime à femme badass un arc à la main.


Comme souvent, le scénario est simple, débarrassé de tout remplissage superflu, et il va à l’essentiel. D’un côté, cela ne laisse pas une grande chance au casting de faire ses preuves, bien qu’ils livrent malgré tout une performance solide, ou aux personnages d’avoir une grande évolution. De l’autre, et malgré l’absence de grande surprise ou de réels retournements de situation, cela permet au réalisateur de se concentrer sur ce qu’il cherche à donner au spectateur, c’est-à-dire un produit le plus efficace possible, se concentrer sur ce qui fait un bon thriller d’action. Surtout que Huang Yi a bien compris que de bons méchants sont des méchants charismatiques, et bien qu’ils soient assez clichés, c’est le cas ici. Visuellement, Lamb Game a de la gueule, avec ses cadrages souvent intelligents, même astucieux par moments, et une photographie aux couleurs chaudes, avec pas mal d’utilisations de néons colorés et d’un filtre jaune que n’aurait pas renié un certain Deliver Us From Evil. Huang Yi va éviter autant que possible l’utilisation de CGI et on ressent un vrai style, là où beaucoup de DTV chinois sont au final assez interchangeables en termes de mise en scène. C’est certes parfois un peu tape à l’œil, mais c’est mieux que quelque chose de complètement lambda. Dommage que la bande son du film soit au final si générique car si elle avait été plus travaillée, elle aurait donné encore plus de force à certaines scènes. Des défauts, Lamb Game en a, mais l’amateur de polars HK ne pourra qu’être ravi que certains réalisateurs chinois tentent de perpétuer un genre qui a quasi disparu à Hong Kong et qu’en plus, malgré les faibles budgets alloués à ces DTV et les contraintes de la censure chinoise, le résultat soit des plus efficaces.


Huang Yi est un réalisateur chinois qui semble avoir été biberonné aux polars d’action HK et il leur rend hommage avec Lamb Game, une série B de bien belle tenue qui, malgré des défauts, remplit haut la main son contrat de divertissement.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-lamb-game-de-huang-yi-2023/

cherycok
7
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le 20 déc. 2023

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