1944, un jeune homme au fort accent du sud de la France, Lucien Lacombe, est arrêté par la police. Dénonçant un instituteur qui a refusé de le faire entrer dans le maquis, il entre dans la milice.

Entre son amour avec une jeune juive, son amitié avec les autres membres de la milice, et les travaux de torture qu'il doit exercer, Lucien est présenté comme une victime plus qu'un bourreau. Il ne comprend pas la limite morale. Il ne voit que les bénéfices personnels qu'il tire de son appartenance à la milice.

Louis Malle nous présente avec énormément de naturel la vie de Lucien dans la police allemande. Il banalise très certainement l'appartenance à la milice pendant la seconde guerre mondiale. Éloge de la milice ? Je ne crois pas. Il l'explique plus qu'il ne l'excuse.

Lacombe Lucien dépeint cette France rurale du milieu du XXème siècle, une France peu éduquée, une France qui ne comprend pas ce qu'elle doit faire, partagée entre résistance, occupation et un gouvernement soutenant l'ennemi. Les français ont-ils été résistants ? Collaborateurs ? Collaborationnistes ? Ils ont d'abord et avant tout attentistes. Lucien Lacombe aussi.
Thomas_Dekker
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le 12 juin 2012

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