I'm what's burning, my love

Je ne connaissais pas la pièce de Cocteau, et je n'avais vu d'Almodóvar uniquement son précédent film, Douleur et gloire.

Là où ce court-métrage fait fort, c'est en montrant à quel point le réalisateur maîtrise tout. Son actrice principale, ses décors, le rythme imposé par son découpage, tout fait sens.

D'ailleurs pour ce qui est des couleurs, c'est bourré de symbolique, avec du vert, du rouge et du bleu partout. Les couleurs sont d'ailleurs très vives et tout est très propre dans l'image, mais ce n'est jamais dérangeant ou à côté de la plaque. Dans ce décor d'appartement, Tilda Swinton, airpods dans les oreilles, va nous dire ce qu'elle ressent, et il me semble difficile de ne pas avoir déjà ressenti ce qu'elle raconte. Elle y met l'intensité qu'il faut là où il faut, j'ai été surpris aussi de ne pas la voir autant maquillé que dans ses autres films où son visage parait souvent très lisse. Ici on a une femme qui s'habille de façon extrêmement chic mais a la peau marquée, on ressent malgré ce que laisse apparaître la déco de son appartement ou ses tenues qu'elle ne se sent pas bien, et que cette propreté apparente n'est qu'une façade.

J'ai beaucoup aimé ce court-métrage qui, si on se prend au jeu, fait beaucoup de bien dans cette année 2021 qui part presque aussi mal que l'année qui a précédé.