Quand elle sourit, elle pense à la mort. Fran ne fait pas un bruit dans l’open space de son entreprise dans une petite ville portuaire américaine. Plus que taciturne, la jeune femme semble se complaire dans sa vie silencieuse et débarrassée de toute sociabilité. L’arrivée d’un nouveau collègue particulièrement grégaire va cependant pousser Fran à sortir de sa coquille impénétrable et se confier sur ses étranges rêveries. Malgré un titre français embarrassant et trompeur, Sometimes I think about dying se révèle être un écrin de douce amertume sur la solitude et la dépression. Patiemment, Rachel Lambert tisse un portrait aussi triste que tendre d’une femme recroquevillée sur elle-même, incapable de prendre à nouveau part aux interactions sociales. Même si le film s’oublie parfois dans ses séquences contemplatives, la succession progressive des scènes oniriques permet une immersion progressive dans la psyché de Fran, incarné avec beaucoup de délicatesse par Daisy Ridley. Même si cela peut surprendre, les Jedi aussi ont le droit d’être déprimés.