Et dire qu'une affiche niaise au possible et un titre français absolument ridicule (surtout lorsque l'on sait que la traduction du titre original serait "J'ai parfois envie de mourir"), tous deux complètement à côté de la plaque, ont failli me faire passer à côté de ce joli film.
Heureusement @vignon_anne , @nipette et @filmseriesadc ont su attiser ma curiosité et me faire dépasser mes préjugés grâce à leurs retours particulièrement positifs.
Fran va mal. L'on peut même dire qu'elle s'est arrêtée de vivre. Son absence de réactions et les pensées morbides qui la traversent, retranscrites lors de belles séquences oniriques, font irrémédiablement penser aux symptômes du burnout, lorsque tout finit par glisser sur soi.
La mise en scène retranscrit à la perfection son mal être et sa condition dépressive : la caméra en plongée sur elle, comme pour insister sur le poids de la vie qui l'accable, la rue où elle habite, filmée comme une pente glissante vers on ne sait quel tréfonds, son quotidien déprimant au possible dans des scènes de vie au bureau délicieusement pathétiques où l'on s'amuse de rien, sans jamais vraiment parvenir à se lâcher (l'arrivée de donuts vécue comme l'événement de l'année, donuts qu'on ne peut toucher et manger qu'une fois qu'on est allé chercher les serviettes...).
Mais chaque personnage est touchant, tout comme la relation qui va petit à petit se nouer entre elle et son nouveau collègue. La rencontre de ces deux âmes solitaires et peu douées pour les interactions sociales va permettre à l'héroïne d'accéder de nouveau à ses émotions.
Le rythme très lent et les longues scènes sans dialogues peuvent rebuter mais ils permettent au film de toucher à une profondeur qu'un film comme Priscilla, auquel on pourrait faire les mêmes critiques, n'atteint malheureusement pas
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