La dernière ligne droite de la filmographie de Georges Lautner est clairement très en retrait du reste de sa production. Malmené par la critique et le public, La Vie dissolue de Gérard Floque n’est peut-être pas aussi mauvais qu’on veut bien le dire mais il est certain que cela reste tout juste moyen. Le film n’est pas à la hauteur de son casting de luxe qui se retrouve jusque dans chaque petit rôle (Michel Galabru, Jacques François, Christian Clavier, Mireille Darc, Mario David, Catherine Lachens, Michel Peyrelon, etc.). Aux dialogues, mais également actifs au niveau du scénario, Christian Clavier et Martin Lamotte, très inspirés par ailleurs, sont ici en roue libre, peut-être trop convaincus de leur talent. Si le postulat est intéressant, le scénario enfile en effet des saynètes décousues et inégales sans jamais donner l’impression de savoir où les nouvelles péripéties vont conduire.


Ces péripéties sont d’ailleurs trop nombreuses. Tout part dans tous les sens, à l’image des personnages qui, à la fin du film, ne semblent curieusement pas avoir évolué d’un iota. En moins d’1h20, l’affaire est, de toute façon, expédiée et, honnêtement, on a quand même l’impression d’être passé dans une essoreuse bon marché. Le générique annonce, de toute façon, la couleur avec sa tonalité très branchée qui pénalise globalement l’ensemble. Musique commerciale typique des années 80, fringues impossibles, vocabulaire à la mode (verlan, langage très fleuri), thèmes modernisés (l’homosexualité, la drogue, la télé, la mode, le divorce, le ménage à trois, etc.), le film y va quand même un peu fort dans les nouveaux clichés qui vont chasser les précédents (mais Lautner avait mené le même genre d’entreprises dans les années 60 et 70 qui se prêtaient peut-être mieux à cela).


L’ensemble, au final, est sauvé par son interprétation, Jacqueline Maillan en tête en mamie envahissante et donneuse de leçons, par certaines scènes réussies (celle avec Michel Galabru ou celle avec Jacques François, au hasard) et par cette liberté de ton propre aux années 80. Ce n’est pas très finement écrit, loin de là, c’est très maladroit mais, en dépit de scènes et d’effets totalement ratés, on ne s’ennuie pas.

Créée

le 28 sept. 2021

Critique lue 262 fois

9 j'aime

7 commentaires

PIAS

Écrit par

Critique lue 262 fois

9
7

D'autres avis sur La Vie dissolue de Gérard Floque

La Vie dissolue de Gérard Floque
Fatpooper
7

Quand la vie devient un enfer

Et bien j'ai passé un bon moment. J'ai trouvé les gags efficaces. Ce n'est pas trop appuyé, c'est délirant, c'est amusant. Ç'aurait pu être poussé plus loin, être plus fou, mais en soi ça m'a suffi...

le 12 août 2017

2 j'aime

8

La Vie dissolue de Gérard Floque
Boubakar
3

Quant tout s'écroule.

Il y a des films qui, aussi mauvais soient-ils, méritent d'être vus, ne serait-ce que pour une scène. En l’occurrence, je parle de ce moment où Michel Galabru, qui joue un patron, voit la pub d'un de...

le 4 août 2014

2 j'aime

La Vie dissolue de Gérard Floque
Sam-le-meilleur
10

Une bonne musique d'ouverture

Film de 1987 avec Roland Giraud.Se film je l'ai en DVD et je l'ai vu au moins 4 fois . Je l'adore il me fait trop rire a chaques fois. Mario David en chauffeur de taxi qui grille le feux rouge et la...

le 19 janv. 2024

1 j'aime

1

Du même critique

Astérix et le Griffon - Astérix, tome 39
Play-It-Again-Seb
7

Le retour de la griffe Goscinny-Uderzo

Depuis la reprise de la série par Ferry et Conrad, nos amis gaulois avaient une sacrée gueule de bois. La disparition de René Goscinny avait déjà très sérieusement entamé la qualité des albums même...

Par

le 22 oct. 2021

24 j'aime

23

L'Emmerdeur
Play-It-Again-Seb
9

Pignon, ce roi des emmerdeurs

Premier film mettant en scène François Pignon, L’Emmerdeur est déjà un aboutissement. Parfaitement construit, le scénario est concis, dynamique et toujours capable de créer de nouvelles péripéties...

Par

le 12 août 2022

22 j'aime

10

L'Iris blanc - Astérix, tome 40
Play-It-Again-Seb
4

La philosophie sur le comptoir

Aïe, aïe, aïe... L'arrivée de Fabrice Caro en lieu et place de Jean-Yves Ferri qui venait, à mon sens, de signer son meilleur Astérix dans le texte, était pourtant annoncée comme une bonne nouvelle...

Par

le 14 nov. 2023

21 j'aime

22