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La valse des pantins (ou king of comedy) est un film d'une grande intelligence dans sa construction narrative, sa mise en scène et son message,

Le film nous raconte l'ascension de Rupert Pufkin au statut tant convoité de comédien vedette.

Inspiré par le grand comédien Jerry Lewis, Pumkins va essayer par tous les moyens de se rapprocher de lui pour pouvoir jouer à ces côtés. Bien évidemment, Lewis le voyant comme un fan de plus, l'enverra poliment balader.

Dès les premières scènes du film, plein de choses à dire. Déjà la caractérisation du personnage de Rubert Popkin est une réussite. Poupkin est un fan comme les autres un peu pathétique, mais qui est persuadé d'être au-dessus de la mêlée, en tout cas il veut s'en convaincre notamment avec son costume et son attitude.

Globalement dans le film tout tourne autour du paraitre et du rapport à la réalité, rien de plus évident puisque le sujet du film est la télévision et le show buisness. Sujet qui sera montré au générique avec un arrêt sur image de bras tendu vers un poste de télé (qui est une vitre de voiture) où est projeté Rubert Putkin.

D'autre image ou scène sont tout aussi claires sur la dualité des personnages du film, notamment les scènes fantasmées de Rupert, mis en contraste avec le monde réel. Ou encore celle de Jerry Lewis rentrant dans son appartement, avec une porte qui scintille rappelant les flash des paparazzis qu'il laisse derrière lui pour finalement rentrer dans sa vie privée, une intimité plutôt froide et solitaire. L'inverse de celle de Rupert qui malgré sa folie est en realité passionné et amoureux. (d'ailleurs si quelqu'un peu m'expliquer ce que symbolise le mec en arrière-plan de la scène du dîner je suis preneur j'imagine comme elle voit pupkin ,mais pas sûr)

Ce que j'aime vraiment avec le film c'est qu'il est bourré de moment ou la forme épouse le fond, comme une montée des marches au début du film, qui montre l'impossibilité de la proximité entre les deux personnages. Où Lewis va continuellement montée les marches, reprendre symboliquement son statut d'icone tout en haut de l'affiche, tandis que Rupert lui ne pourra que tenter de se rapprocher par petits pas successifs en vain.

En effet, dans un tel escalier, le grand escalier du show-buisness, monté petit à petit risque d'être très long et fastidieux. Avec cette scène on comprend alors que pour arriver au sommet il faut monter les marches deux par deux comme le fait Lewis.

Ce qui sera le projet ensuite de Pumpkin, forçant dès que possible les portes du succès, jusqu'à en arriver à certaines extrémités qui lui permettront finalement d'arriver là où il avait toujours voulu être.

C'est d'ailleurs à ce moment, à la fin que le nom de Pupkins sera réellement prononcé par le monde du show business, ce qui permet de dire deux choses. C'est que le seul moment où il a le droit à la respectabilité est un moment factice, une représentation du monde fausse. Mais aussi de dire que c'est dans ce théâtre qu'il va être pour la première fois lui-même, puisqu'à travers les blagues, c'est sa vie qu'il va nous raconter, nous révèlant ainsi qui est Rupert Pupkins.

Dans cette scène on voit, nous spectateur, tout le pathos qui fait pourtant rire le public, parce que le dispositif est là pour ça. Mais globalement on se rend compte que c'est plus triste que drôle et d'ailleurs on ne cesse de lui répéter pendant le film qu'il n'est pas très drôle.

Il faut bien comprendre que Pupkin n'est pas un comédien de génie qui n'a pas eu sa chance, ou même un comédien voué à l'échec comme le joker, il est un vrai quidam qui a compris une chose finalement, que la bataille pour devenir le meilleur, le king, ne se joue pas dans les blagues, mais dans le fait de prendre la lumière.

Réussir à être aux premières loges. Et c'est exactement cette défaite qui est symbolisée dans l'une des dernières scènes du film, où l'on voit un De Niro baigné de lumière, face à un Jerry Lewis dépassé qui dans le noir ne peut finalement que contempler celui qui finalement à force de culot est devenu un rival.

Mais attention, de mon interprétation personnelle le film, il ne prend absolument pas Rupert Pupkin comme exemple, bien au contraire, on nous montre à plusieurs reprises, son erreur, son pathétisme, voir sa folie.

Et même si la scène ainsi que sa tirade de fin peut donner envie, ou laisser penser à la réussite du rêve américain. Ce n'est pas la scène finale du film.

La scène finale donne l'impression d'un Rubert Pupkins qui après avoir pris la lumière, en serait devenue le maitre puisqu'il est alors présentateur vedette. Sauf que dans cette scène malgré les adulations, il restera silencieux...

Comme ci il n'avait plus rien à nous dire. Il a déjà tous dit et n'est plus qu'un pantin vide qui est là, mais sans vraiment avoir de raison (là où pendant tout le film il avait des raisons, l'amour et l'envie de prouver, mais une fois au sommet quelle raison lui reste t-il ? Etre le roi pour une nuit c'est bien, mais après ?)

La valse des pantins est un des films les moins chers et les moins longs de Martin Scorsese et pourtant, un de ses meilleurs.

Kuotak2
10
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le 30 juin 2022

Critique lue 11 fois

Kuotak2

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