Depuis que votre mère est partie, c’est dur de m’occuper de vous et du ménage . Mais P ‘pa elle est juste partie faire des courses. Je sais, mais c’est dur quand même !
C'est le deuxième des huit navets plantés par Jean-Loup Hubert (1949) de 1981 à 2004 et dont aucun n'aura résisté durablement dans la mémoire collective...
En ces années 1980 peu glorieuses du cinéma, on connaissait les recettes propres à séduire le bon peuple avec des recettes accumulées au fil du temps par les scénaristes !
On jette un tas de gags dans un cul de basse fosse, quand ça commence à sentir on les aère et les met bout à bout pour en faire un scénario, et plus c'est gros, plus ça marche. Le fait que le niveau intello soit mat'sup ("m" comme maternelle) ajoute à l'attrait des spectateurs potentiels...
Ici, tout y est : un mec cocu laissé sur le carreau avec cinq moutards, une nana compatissante qui s'occupe d'une mémé grabataire dont elle traîne le macchabée en fauteuil roulant (en fait Pierre Large dont on ne sait pas grand chose) laquelle a un frère travelo (Lavanant) la traditionnelle séquence de strip-tease avec flou artistique lointain, le périple parisien, les flics ridiculisés...
Hubert ne figurera pas parmi les scénaristes réputés...
Tout ça est d'un goût très douteux, pue le vaudeville rejeté du théâtre, et c'est immensément moyen... Même le casting est douteux : on a vu meilleur rôle pour Balasko qu'enrobée et à poil dans sa baignoire (rassurez-vous, on ne voit rien !) et sans arrêt en train de gueuler !
Quant à Louis la brocante, Victor Lanoux, il, passait son temps à enregistrer des rôles pas très glorieux et pas faits pour lui... Ici, un cocu con, mais alors tout ce qu'il y a de plus con, pas très magnifique. Enfin, il faut bien cachetonner si comédien, on veut vivre et pas pointer aux intermittents du spectacle !
Comme confiait Gainsbourg : on s'est tapé les plus belles nanas, mais le soir pour ne pas être seul à l'hôtel, qu'est-ce qu'on y a ramenés comme boudins le plus souvent !
Tout ça est sans sel et la seule chose que j'ai aimée dans ce fatras de gags se voulant comiques,
c'est le bruit authentique (lui) de la deux-chevaux AZAM Citroën créée pour les paysans et increvable.
Pour le reste.... c'est misérabiliste mais "avait fait du fric" : un tabac à sa sortie : 775 353 spectateurs en salles françaises... Sans moi, sans moi !
France 3 le 08.08.2022-