Pourquoi pourpre la rose ? J’sais pas. Et il faut avouer, (à ma grande déception), qu’elle soit pourpre ou orange, ça n’a aucune incidence sur le film. La rose pourpre du Caire, c’est le nom du film, que l’héroïne du film, va tout le temps voir au cinéma. Au bout de la Xiéme projection, un des protagonistes du dît film, sort littéralement de l’écran, et s’enfuit avec elle pour de nouvelles aventures.
Surenchère surréaliste, ou comédie loufoque à la légèreté coupable, Woody Allen fait du sur place. Une bonne idée. Et je me contente de regarder l’idée, ne pas se développer du tout. Et il faut avouer que l’héroïne du film, (Mia Farrow) à l’air de prendre assez bien le fait de voir le héros de son film favori prendre vie, et lui faire coucou, puis une cour enflammée.


Donc si il a décidé d’avoir une idée géniale, et de ne pas développer, on sera obligé de se coltiner une comédie de plus à la Woody. Et il n’est pas toujours génial, malgré les idées. Il va accumuler les gags et quiproquos, l’humour léger, et légèrement capsulé. On a son lot de blagues, mais on attend la suite, qui ne vient pas.
Le héros (Jeff Daniels), invite sa dulcinée au restaurant, et paye avec des billets de Monopoly©. Normal, il sort d’un film, et dans un film, l’argent est faux. Evidemment. Ha ! Ha ! Très drôle…Et Danny Aïello joue le mari jaloux qui voit d’un mauvais œil ce gars habillé bizarrement, (en égyptologue), tourner autour de sa petite femme chérie. On a de la répartie à la Allen, quelques belles empoignades, ça divertit. Et un peu trop de guimauve qui coule. Mia F. qui joue la naïve godiche, au cœur rempli de rêves purs…bla bla. Woody à l’eau de rose pourpre, pour sûr.


Et il termine par une mise en abîme. L’acteur qui joue l’égyptologue, (Jeff Daniels), vient pour obliger le personnage de fiction, c’est-à-dire celui joué par lui-même, (Jeff Daniels), à retourner dans le cinéma, et réintégrer le film. Pas si compliqué que ça en à l’air. Jeff Daniels, rencontre Jeff Daniels. Tour de passe passe technique, un trucage, un tour qui est devenu une figure du cinéma contemporain, et de plus en plus précis, et presque invisible, la technique progressant jour après jour. La vraie question qu’on va se poser, c’est comment ? Comment l’acteur va-t-il convaincre l’égyptologue amoureux de la spectatrice à retourner dans la toile, pour qu’on puisse terminer la projection ? Pas très intéressantte comme proposition. Les deux personnages principaux, lui et elle, sont tellement superficiels, que je m’en foutais de la relation pseudo-amoureuse qui ne tient pas. J’ai même crû que Woody allait tomber tête bêche sur le cliché Roméo et Juliette. Deux mondes les séparent, vont-ils arriver à s’aimer ? Lourd.


La vérité, c’est par l’intermédiaire du producteur du film, qu’elle apparaît. Je parle du personnage qui joue le producteur, dans le film. Il exige que l'égyptologue réintègre sa fonction, celle de jouer dans un film, car sinon, les spectateurs risquent de demander le remboursement du ticket (?) Pas drôle, celle-là. Lourd. Où la magie est étouffée dans l’œuf, par le magicien même. Et les spectateurs du cinéma, qui prennent les choses assez bien, d’ailleurs. Ils s'invectivent les uns les autres. Ceux qui sont restés prisonniers de la toile, qui eux-mêmes répondent par des noms d’oiseaux, á ceux qui sont dans la salle…On n’a plus de cinéma, mais de la performance de cirque, de jeu de répliques/réponses. Trucages. La proposition annoncée : Fiction (film), contre fiction, (deuxième film dans le premier film), contre réalité, (la fiction dépassant la réalité), est évitée, au profit d’une histoire d’amour plate, qui ne fera pas avancer l’histoire du cinéma. Et le film finit comme il avait commencé, comme par magie, dans un cinéma.


Jamais la question de la réalité qui dépasse la fiction n’avait été posée aussi clairement dans un film, et voilà que ça tourne en eau de boudin. Pourquoi ? Bonne idée de départ, ouais. Peut-être trop bonne. Impossible de la développer.

Angie_Eklespri
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le 22 juin 2016

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