Inspiré de faits, enjeux et personnages réels, aux noms évidemment changés, le film raconte la mise en accusation, au Tribunal Pénal International de La Haye en 2008, d’un général d’armée Serbe des années 90, à l’époque assassin, tortionnaire et violeur de masse, criminel de guerre en Bosnie. Malheureusement 20 ans plus tard il représente aux yeux de l’Union Européenne le seul espoir de mise en place d’un président Serbe susceptible d’assurer une stabilité dans les Balkans et d’intégrer son pays dans le sacro-saint grand marché européen.
Derrière le combat acharné d’une courageuse procureure attachée à la justice, comme quoi il doit en rester une ou deux, et de deux témoins-victimes de l’époque, l’évocation des crimes de guerre, la mise en place actuelle d’un nationalisme Serbe voyou au pouvoir, l’omnipotence d’une bureaucratie viciée, le déroulement d’un procès marchandé à l’avance, ce brulot vise à dénoncer l’imposture démocratique et de la Justice de notre continent corrompu. Sous les savants textes de loi et les costumes pompeux destinés à masquer un système judiciaire réduit à un outil logistique de la politique et des marchés, le douloureux sujet du film ne fait qu’illustrer l’organisation gangrénée par son propre pouvoir, subordonnant outrageusement l’humain et la justice, qu’elle est pourtant sensée représenter, au profit de l’omnipotent dogme politico-financier.