Adèle est une jeune femme qui, larguée par son mec, ne sait pas quoi faire de sa vie. Sa cousine lui conseille de coucher avec d'autres personnes afin de clore ce passé. C'est ainsi qu'elle va rencontrer trois personnes, nommées Pierre, Paul et Jacques (ça ne s'invente pas !) qui vont la changer.

Ce premier film de Valérie Donzelli est ouvertement sous influence d'Eric Rohmer, à en juger par la sujet, le format de l'image (1:33), et des intertitres qui viennent ponctuer l'action. On y retrouve aussi du Emmanuel Mouret, dans lequel Valérie Donzelli serait une version féminine (elle joue le rôle principal) d'une personne en quête d'amour.
Il y a quelques bonnes idées dans ce film, comme par exemple le mec de la jeune femme et les trois amants qui sont tous interprétés par le même acteur, Jérémie Elkaïm, comme si à travers eux, Adèle ne pouvait se débarrasser de son passé. Ces hommes vont modifier son caractère en la faisant devenir un peu plus perverse ; c'est ainsi que pour la première fois, elle va se masturber et s'adonner à des jeux sexuels (les yeux bandés ou alors avec une troisième personne qui la regarde en train de faire l'amour), mais en fait, tout cela va lui permettre de se construire, car on voit qu'elle vivait pour son homme et non pour elle-même.

Il y a aussi une autre sous-intrigue, malheureusement non exploitée, où la cousine d'Adèle porte un pansement à l’œil, une maladie, et ça ne va guère plus loin. Mais elle représente le côté moral de l'histoire, celle qui fouette en quelque sorte Adèle en lui aidant à trouver un travail, à s'assumer professionnellement et personnellement.
J'avoue que je préfère ce film-là à ses deux suivants (La guerre est déclarée et Main dans la main), car il me parait plus simple, plus clair, et surtout d'une grande modestie.
Alors oui, il faut aimer voir Valérie Donzelli, présente tout le temps, les passages chantés qui rappellent On connait la chanson (car elles s'intègrent à l'histoire), la bonhommie de Jérémie Elkaïm, mais c'est peut-être ce qui m'a plu dans ce film qu'on sent assez fauché, la preuve en est le nombre de plans anormalement sous-exposés.

La touche finale à New-York est assez belle, signe de l'évolution d'Adèle, et c'est l'image du film ; pas de quoi bouleverser quoi que ce soit, mais ça reste charmant.
Boubakar
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le 22 oct. 2014

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