Le scénario du jour : une jeune femme est condamnée à tort pour sorcellerie. Elle est balancée du haut d'une falaise, mais est sauvée de la mort par un sorcier qui passait dans le coin. Ce dernier lui enseigne la magie noire pour qu'elle puisse se venger de ses bourreaux. Mais alors que la vengeance est accomplie, le maitre pousse son élève à poursuivre sur la voie du maléfice.
Bon, pas de chichis inutiles, ce film ne peut pas vraiment être qualifié de nanar. C'est plutôt du bis mou, à base de relations sentimentales tumultueuses, de prosélytisme musulman et d'envoûtements maléfiques. C'est surtout cet aspect qui mérite le coup d'œil, avec des séquences de FX fort sympathiques : le point d'orgue est atteint avec une auto-décapitation qui transforme le chef nouvellement indépendant en tête volante et mordante. Suzannah est en tête d'affiche, dans le rôle de l'amante trahie par ce connard de Coar, et met pudiquement ses charmes au service du métrage.
On retiendra tout de même quelques éléments vaguement nanars, comme la logique particulière des paysans pour débusquer l'origine de la malédiction qui vient de s'abattre sur le village ("l'exorciste a dit que ça venait de l'ouest, or Meurni habite à l'ouest, donc c'est elle"), ou leur tendance à arpenter les montagnes la nuit, tous équipés en torches (ne manquent que les fourches).
Si vous vous sentez capables de faire face à un rythme peinard, La reine de la Magie Noire demeure un divertissement modeste mais honnête, issu du ciné indonésien.