Comme tout bon étudiant en Cinéma qui se respecte j'ai dû, forcément, passer par "La règle du jeu" et j'ai dû, forcément, faire couler quelques litres de foutre pour plaire à des professeurs monomaniaques et obtus afin d'accrocher le 15/20 de rigueur.


Maintenant que tout ceci est derrière moi (je tiens à préciser que tous les enseignants en Cinéma ne sont pas tel que décrit juste avant) je dois bien reconnaître que "La règle du jeu" fait partie de ces films qui valent plus pour leur portée historique que pour ce qu'ils apportent au spectateur.
Il n'est pas ici question de renier la charge sociale virulente du film, le soin apporté à la densité du récit ni le travail hallucinant de mise en scène. Tout ceci appartient bel et bien au film et lorsqu'on le replace dans le contexte de sa sortie (1939 donc, pas besoin de vous faire un dessin) cela rend la chose encore plus impressionnante.


Oui mais voilà "La règle du jeu" est un film qui m'horripile pour deux raisons :



  • Le vaudeville... difficile de trouver un genre qui soit plus exaspérant que celui-là. C'est un fait : je n'ai jamais tenu plus de 20 minutes devant du Feydeau. 110 minutes de "oui, je t'aime mais en fait non", d'amants dans le placard et de cachoteries m'ont fait exploser le crâne. Bien sûr le vernis de la comédie cache un drame profond et une critique cinglante mais, franchement, arrivé à un certain stade tu n'as qu'une seule envie : qu' André Jurieux se suicide pour de bon (putain faut le faire pour se louper avec une bagnole de course !) ou que quelqu'un d'autre l'abatte.. bref qu'on en finisse avec tous ces marivaudages.


  • Ensuite, il découle du premier, vient la direction d'acteur de Renoir... bien qu'assumée et volontaire le jeu théâtrale de TOUT le casting est simplement fatiguant et donc insupportable. "La règle du jeu" ne fait pas exception dans le cinéma de Renoir et c'est à chaque fois une sorte de torture que de subir ces acteurs qui font des grands gestes sans arrêt, qui appuient la moindre intonation et qui roule de yeux lorsqu'ils sont étonnés ou surpris. Impossible de croire en ces personnages, impossible de s'impliquer et donc difficile de ne pas ronger son frein en attendant la fin de la séance.



Forcé de le voir 35 fois, je ne regrette pas d'avoir vu ce film bourré de qualités. Objectivement il ne mérite pas son 5 mais dire que j'ai aimé le voir serait mentir tant le souvenir reste douloureux. Puisque 5 est la note limite pour ne pas être dans la catégorie "J'aime" alors je lui met 5... Un film important ? Sans doute, oui. Un Grand film ? Difficile de l'affirmer mais c'est indéniableent un bon film. Un mauvais souvenir de spectateur? Certainement, oui. La vie est si bien faite qu'elle est paradoxale.

Vnr-Herzog
5
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le 30 janv. 2011

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