Avec le fait divers d'un enlèvement d'enfant comme point de départ, Ron Howard construit un film qui durant 2h apporte son lot d'émotions et de suspense, en forçant un peu plus sur l'action, car le film est le vague remake d'un film homonyme de 1956 d'Alex Segal, avec Glenn Ford, et qui s'attachait plus au côté tragique et émotionnel. Avec son talent particulier qui est de se glisser sans problème dans des univers aussi différents que ceux de Willow, Apollo 13, Backdraft, Rush ou Da Vinci Code... Ron Howard a utilisé tous les moyens à sa disposition : pour son premier thriller, sa mise en scène reste classique mais est en osmose avec son propos, sans chercher à être prétentieux, moralisateur ou théoricien, se contentant d'aller à l'essentiel, car sa principale ambition est de réussir un divertissement de qualité.
Durant 2h, il tient le spectateur en haleine grâce à une corde émotionnelle bien tendue (on partage les souffrances du gamin et des parents), tout en évitant la sensiblerie déplacée, il y a juste des sentiments vrais et forts.
Autre atout : les surprises qui émaillent une intrigue déjà bien chargée, on ne devine pas ce qui peut se passer, ou on le croit mais on fait fausse route ; c'est du suspense avec un grand S, ajouté à une psychologie des personnages étudiée à la loupe : la détresse des parents, l'impuissance du FBI, l'affolement des ravisseurs... tout ceci est parfaitement retranscrit par les acteurs. Mel Gibson n'en fait pas des tonnes comme dans les Arme fatale (même s'il retrouve sa partenaire Rene Russo), c'est pas l'endroit, il est au service de son rôle, intériorisant pour mieux exploser dans les moments intenses. De son côté, Gary Sinise, le ravisseur est intéressant car il est capable de s'adapter à chaque situation, mais son personnage fait frémir par endroits.
Le tout est bien rythmé car le film retrouve quelques scènes d'action et moments de bravoure à cascades et poursuites, faisant de ce thriller un suspense haletant et très efficace, peut-être un peu facile et au final un peu racoleur. On voit aussi que l'intrigue met en pièces le rêve américain pour mieux le voir se raffermir, ce kidnapping rendu aussi ignoble qu'odieux permet quelque part de dresser un portrait d'une Amérique qui était sûre d'elle-même et qui vacille de son piédestal, car on s'aperçoit qu'on est tous à la merci de ce genre de situation aussi dramatique que réaliste.

Ugly
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le 29 avr. 2018

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