Guillaume Canet, ce n'est pas ma came. Pourtant, je reconnais qu'il est peut être un artiste français relativement incontournable dans notre septième art. Des films que j'ai vu de/avec lui, j'en garde souvent, au mieux, un souvenir périssable et au pire un désagréable moment de cinéma (coucou Astérix ou Rock & Roll). Mais en fait, à bien y regarder, mon problème c'est le Canet-réalisateur alors, soit, laissons lui une chance en tant qu'acteur.

Et ce film réalisé par Cédric Anger dont j'avais plutôt bien apprécié l'Amour est une fête (un registre singulièrement différent…) m'intriguait à bien des égards. Premièrement, une œuvre sur une affaire criminelle adoptant le point de vue du criminel, cela reste pour moi une originalité intéressante, quoique obligatoire ici compte tenu de son identité. Le fait que ce soit inspiré de faits réels donne forcément une dimension tangible au film, d'autant plus quand la psychologie du meurtrier dépasse de loin l'entendement tout en restant réel. Guillaume Canet, qui interprète le rôle titre, est totalement convaincant jouant tantôt le flic modèle et un tantinet zélé tantôt le névrosé ne pouvant résister à ses pulsions de violences extrêmes, le tout dans un presque parfait équilibre, une sorte de cycle dans sa vie. Implacable.

La réalisation, quant à elle, est simple, parfois brutale et souvent froide mais ponctuée de références sur la véritable nature de Franck Auger, un peu comme ses frasques : pas de mobile, un mode opératoire répétitif et "facile" mais l'abandon volontaire de preuves pouvant amener à le confondre, un jour ou l'autre.

Je soulignerais également la bande originale, vraie valeur ajoutée au film qui lui offre les bons rythmes aux bons moments.

Il s'agit donc là d'une très bonne surprise qui redonne un crédit à cet acteur français que son orgueil actuel rend beaucoup moins intéressant qu'il peut l'être. On sent la volonté de raconter une histoire macabre, non celle d'une affaire criminelle mais celle d'un homme abandonné à ses démons par son incapacité à la vie sociale, pourtant essentielle dans la construction d'un équilibre humain. On retrouve donc des faits réels respectés, peu transformés pour les besoins de l'histoire et ça c'est aussi un bon point.

Sinon, ça te dit qu'on passe par la forêt ? Pour éviter les embouteillages…

Ulmus
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le 1 juin 2023

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