Il s'agit de l'adaptation de la vie de Jésus d'après l'Evangile selon Saint-Jean, traité en superproduction hollywoodienne, qui a bénéficié de gros moyens et de 3 réalisateurs, mais David Lean et Jean Negulesco ne seront pas crédités au générique, laissant la seule paternité à George Stevens. Je n'en connais pas les raisons, mais sans doute doit-il s'agir de divergences ou d'un caprice du studio...
Comparé à ce que sera le Jésus de Nazareth de Franco Zeffirelli, c'est un film certes ambitieux, mais un peu mou et empesé, qui souffre d'une mise en scène un peu théâtrale ; il y manque le rythme, l'ampleur et l' intensité qui rendront attrayant le film de Zeffirelli. La vision est cependant lyrique, les épisodes de la vie de Jésus sont présentés un peu comme des tableaux ou des jalons successifs qui permettent de révéler des caractères dont sera affligé l'humanité, comme l'amour, la haine, la jalousie, le sadisme, l'ingratitude, la traîtrise ou la rancoeur... les paysages sont beaux, capturés non pas en Palestine mais en Arizona, en Utah et au Colorado.
Mais le film se dote aussi d'un intérêt tout particulier : le rôle de Jésus ayant échu à Max Von Sydow, acteur encore inconnu du public américain qui n'avait joué que dans les films de Bergman en Suède (et qui campe un sobre Jésus), la production fit appel à de grandes stars et de grands acteurs de second plan pour de petits rôles, certains font même de simples cameos. Des acteurs comme Charlton Heston dans le rôle de Jean le Baptiste, Martin Landau dans celui du grand prêtre Caïphe, Roddy McDowall dans celui de l'apôtre Matthieu, Sidney Poitier dans celui de Simon le Cyrénéen, Sal Mineo dans celui d'un infirme guéri, José Ferrer dans celui du roi Hérode, ou Telly Savalas dans celui de Ponce Pilate, étaient plutôt habitués à ce style de production biblique, mais le plus pittoresque reste John Wayne dans le rôle du centurion romain qui accompagne Jésus jusqu'à la crucifixion, on peut sourire légèrement de sa silhouette, et lorsque de sa voix bien américaine, il lance cette réplique éternelle : Cet homme était le fils de Dieu.
Quoi qu'il en soit, ce film se regarde sans déplaisir, malgré sa longueur, et permet de réviser son catéchisme.

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le 17 avr. 2017

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Ugly

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