Alors, voilà, j'ouvre le "bal Almodovar" avec ce film, connaissant Almodovar de part sa renommée mais pas par ces films, c'était assez paradoxal. D'un côté on me dit "c'est chelou c'est nul" de l'autre "c'est un génie, j'ai cru voir dieu". Alors bon... Fallait bien que je vois ce qui tiraille tant les personnes.

D'abord, le début, j'ai tout de suite accroché pour la beauté de l'image. Cette grâce féminine ouvrant le film, on dirait une danseuse, la forme est presque l'objet d'un tableau. Avec un piano en fond sonore, alors je me suis dit "ok, donc l'histoire d'une danseuse? hmm.. what else?" et là tout s'enchaîne, une danseuse dépressive ? Une danseuse dépressive sculptrice? Une danseuse schizophrène sculptrice ? trop d'indications qui en fait sont là pour perdre le spectateur dans ses recherches de "mais ça parle de quoi?" et le laisser simplement apprécier le film sans se poser de questions, et sur moi, ça a bien marché.

Il s’avérera que la danse n'a pas du tout sa place dans le film, et qu'on traitera ici de l'amour d'une idée et non d'une personne. LA PASSIOONNN (à prononcé avec l'accent espagnol). La folie qui résulte d'une passion.
L'entreprise d'un homme sur sa "proie". Le mystère est longuement maintenue, les idées se joignent et se défont. Tout n'est que pur manipulation sordide du réalisateur dans ce film. On nous mène aveuglement par là pour mieux nous faire comprendre que c'était à l'opposé qu'il fallait aller.

Je n'en dirais pas plus, pour ne pas spoiler ce film.
Mais il faut vraiment y plonger tête baissée.

PS: Il y a un très beau rapport à l'art et à notamment à une partie de l'historie de l'art qui se consacre à la recherche de la perfection esthétique. On remarquera "La Grande Odalisque" de Ingres exposé dans la maison, qui fait écho avec les positions de Vera vue dans la télé. Sachant que Ingres est ce peintre réputé pour avoir modelé ce qu'à l'époque était appelé "des monstres", des femmes disproportionnées pour atteindre la "perfection", une côte en plus, en moins, ...
Artistes en herbe, ouvrez l'oeil.
Amoneptah
9
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le 25 mai 2014

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Amoneptah

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