Au départ, tout devait se passer bien. Schneider (Tom Dewispelaere), gentil papa de deux petites filles qui viennent lui souhaiter bon anniversaire, avait pris une journée de repos mais son patron (Gene Bervoets) l'appelle pour un petit boulot qui doit lui prendre à peine deux heures. On va vite le comprendre, Schneider est tueur à gages et sa cible est Ramon Bax (Alex Van Warmerdam, le réalisateur lui-même). Il veut la peau de Bax. Tout devait bien se passer mais rien ne va se passer comme il s'y attendait. Le cinéaste néerlandais se démarque de tout ce qu'on pouvait connaître du film noir avec un tueur à gages, essentiellement américain il faut bien le dire. La couleur dominante de ce film noir (car c'est un vrai film noir) sera le blanc. Tout est très clair des tenues beiges et blanches des personnages à la maison de Bax située dans la campagne entourée par des roseaux et un marais. Tout semble immaculé, mais tout le monde est pourri. Cette maison blanche en bois est le centre de l'action de La Peau de Bax et le récit se déroulera en quelques heures. Unité de lieu, d'action et de temps, il n'en faut pas plus pour que le film s'empare de la théâtralité pour additionner au classique récit du film noir un vaudeville déconcertant. Vaudeville, cela implique quiproquos, coups de théâtre et portes qui claquent. Alex Van Warmerdam va s'en donner à cœur joie avec un humour glacial comme il le pratique dans ses films (que je recommande) depuis trente ans. Cela donne dans le désordre, la visite de la maîtresse de Bax, de son père pervers (Henri Garcin formidable) et sa nouvelle copine à peine adulte puis de Gina (Annet Malherbe) une vieille prostituée. Ils vont créer un désordre au milieu de toutes ces lignes qui devaient être très claires. Les coups de téléphone sont abondants, ceux de la femme de Schneider qui prépare l'anniversaire de son mari et ceux du patron de Schneider qui relance régulièrement le récit. La bizarrerie qui prévalait dans ses autres films est moins du genre fantastique et plus feutrée mais demeure encore hautement recommandable.


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le 21 nov. 2015

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Jean Dorel

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