Pendant la Première Guerre mondiale, une patrouille de soldats britanniques vadrouille dans le désert de Mésopotamie à la recherche de leur brigade à rejoindre. Problème, le seul officier à connaître le parcours est tué par un ennemi invisible. Encerclée, elle trouve refuge dans un oasis mais l'espoir de sortir de ce guêpier se réduit comme une peau de chagrin.

Ford procède à un démantèlement en règle d'un groupe de soldats replié sur lui-même et contraint à faire du surplace par le manque flagrant d'informations capitales. Rien n'y fait, l'espoir, jailli de leur motivation collective, disparaît à mesure que leur environnement fait pression et élargit le spectre de l'ennemi. Et cet ennemi, des bandits arabes, maîtrise le désert resplendissant qui camoufle sa présence jusqu'à la bataille finale.

Une belle galerie de personnages sert de support à tous ces tourments qui envahissent leur espace afin de finir aliéné comme le soldat joué par Victor McLaglen, poussé à bout et transformé en un soldat téméraire avec un rire dément.

Entre le fanfaron, le jeune novice, le dur à cuire, les bons gars et les plus âgés, se glisse le fervent croyant interprété par Boris Karloff, fébrile et alarmant à souhait, capable de mettre en pièce son unité pour les offenses faites à la Bible. Le corps de Boris est apte à subir n'importe qu'elle transformation. Sa posture christique où il apporte sa grande croix à l'ennemi dans ses haillons, le montre bien.

L'héroïsme est tué l'oeuf par ces forces (soleil,vent de sable, vision subjective déformée du désert) qui stimulent négativement la patrouille (venger la mort d'un ami, se croire plus fort que l'ennemi en solo).
Même la supposée délivrance est prise à contrepied lorsqu'un aviateur repère les soldats, se pose sur une charmante musique (coupée brutalement pour accompagner une situation) sans se soucier des avertissements du groupe.

Au plus près des péripéties humaines, une réalité s'expose et démonte le mécanisme d'une guerre isolée que la caméra de Ford suit sans enrobage de naïveté héroïque.
John_Irons_Stee
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le 17 févr. 2014

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