Ce remake est l'histoire d'un rendez-vous raté, je ne parle pas du film en lui même, mais d'un rendez-vous qui aurait dû avoir lieu 22 ans plus tôt. Lorsque Georges Romero (réalisateur de l'original) décide de faire son film il demande à Tom Savini (réalisateur de ce remake) d'en assurer les effets spéciaux. Mais le sort, et surtout la guerre du Vietnam, en décide autrement puisque Savini est appelé sous les drapeaux. Incident qui n'empêchera pas le deux hommes de collaborer par la suite.


Lorsque Romero décide de ressusciter son film fondateur (sur lequel il ne gagna pas d'argent suite à une erreur juridique sur les droits) il décide de confier le projet à un homme de confiance: Tom Savini donc.
Un choix qui explique en partie la réussite, pourtant pas gagnée d'avance, de ce remake.


La mise en scène de Savini manque un peu d'ampleur et a bien du mal à cacher l'aspect un peu fauché du film mais il arrive à puiser l'intérêt nécessaire dans ses personnages et le traitement solide qu'il leur apporte. Solide à défaut d'être aussi original qu'en 1968.


Bien sûr l'oeuvre n'a pas la même portée même si le discours sur la xénophobie est toujours en filigrane. Mais l'une des grande idée est de donner à Barbara une place bien différente dans le récit et ce "simple" changement va donner une grande partie de l'intérêt de ce remake : proposer un point de vue bien différent.
Ainsi il se forme un vrai duo entre Ben et Barbara, cette dernière devra prendre sur elle et affronter les bassesses humaines autant que les morsures des zombies.
Le personnage de Ben devient alors un modèle de combativité pour la jeune femme, un moteur de sa transformation. Transfiguration dont on peut apprécier l'ampleur lors de la conclusion, sèche et brutale.


Si elle ne remplacera jamais l'original cette relecture est tout à fait recommandable et gagne en action ce qu'elle perd en tension et en peur. Un film moins dérangeant mais presque aussi intense, en tout cas les amateurs de l'univers des morts-vivants auraient tort de se priver de cette version en se basant sur un a priori.

Vnr-Herzog
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le 9 mai 2010

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