La Montagne est une lettre d'amour à... la montagne. Voilà, merci d'avoir lu cette critique, c'est ma fierté et le pinacle d'une longue carrière.
J'avais vu la bande-annonce, et bien que légèrement intrigué, j'étais loin d'être convaincu par ce que j'imaginais. Je voyais déjà une pseudo comédie française sur un mec un peu nigaud qui abandonne son boulot chiant de markéteux et va se casser les dents sur des sentiers alpins. Je devinais déjà ces moments embarrassants où il échoue à monter sa tente, les parodies de randonneurs hippies, des chutes et des rires gras.
J'aurais difficilement pu me tromper davantage.
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La Montagne est beau, lent et rêveur. C'est un film très silencieux et plein de retenue qui en suggère bien plus qu'il ne dit. Son personnage est rendu éminemment sympathique par l'interprétation toute en finesse de Thomas Salvador qui nous embarque sans effort dans sa quête de sens. Pendant ce temps, la caméra caresse tendrement les pics enneigés et sublime la beauté de ce havre conquis, mais encore un peu sauvage.
Le film n'est pas une comédie, mais il a un peu d'humour, jamais moqueur. Il n'est pas non plus excessivement dramatique et n'essaye d'entrer dans aucune case. Ses dialogues sonnent souvent juste, grâce à une approche naturaliste des personnages, qu'il s'agisse des autres grimpeurs ou du guide de haute montagne. C'est un film qui a clairement résonné avec mon expérience de randonneur, mais je ne suis pas sûr que ça parlera beaucoup à quelqu'un qui n'a pas ces affinités.
C'est aussi un film très lent, que j'ai vu à 14h, en pleine digestion de tartiflette, et ce n'était pas toujours facile. Heureusement, il entretient avec soin une épaisse aura de mystère qui m'a gardé en haleine malgré son rythme lancinant.