Bon ben je peux le dire : après avoir vu trois de ses réalisations, je déclare être fan de Paul Newman le réalisateur. Je pense qu'il est un grand metteur en scène que l'histoire a malheureusement oublié.

L'histoire est très simple. Cela permet d'approfondir les personnages. D'ailleurs, l'objectif se dessine tardivement tant ils prennent de la place. Les conflits, en revanche, ainsi que pas mal d'enjeux, sont très vite instaurés dans la narration. Donc même si pendant 30-40 minutes on ne sait pas trop où on va, l'auteur est généreux envers son spectateur, il lui donne des situations, des obstacles, du divertissement. Puis le film continue sur la même lancée, à savoir des longues tirades, presque interminables. Ce style m'a rappelé celui de Henry James, c'est-à-dire une histoire très basiqe où les personnages s'expriment en long et en large, permettant au spectateur d'accéder à une porte ouverte sur un zeste de philosophie. Et puis ce final. PAF !

Scéniquement, c'est quelque chose. Un huis-clos qui se mange si bien malgré sa durée (2h10), c'est déjà génial. Newman opte pour une caméra discrète, des longs plans séquences : non seulement il se met au service de son histoire en agissant de la sorte, mais en plus il se met au service de ses acteurs qui, tour à tour, vont délivrer une performance sidérante. Joanne Woodward en fait parfois un peu trop, peut-être, mais ça passe. Karen Allen est touchante de sincérité. Malkovitch est juste incroyable, je ne l'avais jamais vu ainsi : capable de faire ricaner d'un simple dressement de sourcil dépité. Et puis cette gestion de l'espace. Cet appartement est petit, Newman parvient à le faire sentir sans que ça ne gêne jamais ses mouvements. Il filme de telle sorte qu'on se croirait chez nous. Pareil pour les acteurs, il les filme tellement bien qu'on a l'impression de faire partie de cette famille cassée.

Tennesse Williams, je ne le connais pas très bien, il faudra que je creuse sa bibliographie. Newman, je commence à le connaître de mieux en mieux : il semblerait que la famille a de l'importance pour lui étant donné que les trois films vus en parlent ("Sometimes a Great Notion", "The Effect of Gamma Rays on Man-in-the-Moon Marigolds" et "The Glass Menagerie"), sauf que c'est rarement en bien. À croire que le bougre n'a pas eu les parents dont il rêvait. En tout cas, son oeuvre en devient très cohérente, ce qui me pousse à dcouvrir ses autres films (mais j'ai du mal à trouver "Harry & Son" et "The Shadow Box").

Bref, "The glass menagerie" est un grand film.
Fatpooper
10
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le 15 janv. 2015

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