La Maison du bonheur par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Charles Boulin est marié avec Anne, traductrice pour une maison d' édition et père d'une fille de dix-sept ans, Elisabeth, laquelle se sent le cœur en vadrouille. Charles quant à lui, travaille dans une banque avec son copain Jacques au service contentieux, il est chargé de "s'occuper" des clients surendettés. Est-ce par déformation professionnelle? En tout cas, il ne peut y avoir plus radin comme époux que Charles, au grand regret de son entourage. Dans l'espoir de mettre un terme aux critiques formulées sa femme, il s'adresse à un agent immobilier véreux afin d'acheter une maison de campagne tout près de Paris, malheureusement le bâtiment s'avère être une ruine. Par soucis d'économie et mal conseillé Charles fait appel à deux bras-cassés afin de restaurer la demeure. Le rêve se transforme alors en cauchemar.


Ce film de Dany Boon est tiré d'une pièce de théâtre qu'il réalisa en 2003: "La vie de chantier" et qui fut un beau succès auprès du public. La question est de savoir quelle mouche a pu le piquer pour réaliser un film d'une telle platitude et d'une telle inconsistance. En effet, le spectacle est censé être drôle, voire loufoque. A la place de cela, nous avons droit à un vulgaire cocktail sans saveur, lourdingue et manquant singulièrement d'imagination. Les situations qui, il est vrai s'enchaînent très vite, sont le plus souvent ridicules et convenues. De plus nous avons droit à des clichés énormes, maladroits et parfois malvenus. En effet, l'agent immobilier est un malhonnête, la fille, un vrai cœur d'artichaut, le banquier est sans scrupules et le marocain se révèle mauvais ouvrier La dérision peut être drôle, certains ont d'ailleurs fort bien réussi dans ce domaine mais encore faut-il que ce soit de manière spirituelle, ce qui est loin d'être le cas ici. Le final que l'on attend avec impatience est sans surprise, à l'image de l'ensemble du film.


L'interprétation est aussi terne que le reste, Dany Boon qui en rajoute à la pelle tient un rôle des plus conventionnels pendant que sa partenaire Michèle Laroque, pourtant excellente comédienne, joue les utilités en restant fade de bout en bout. Quant à Daniel Prévost, difficile de le juger puisqu'il semble toujours tenir le même genre de rôle d'un film à l'autre. Les autres comédiens se dépatouillent comme ils peuvent , mais rien ne les empêche de sombrer, emportés par cette vague de médiocrité. Même la bande son se met au diapason et finit par être agaçante. Le cinéma comique français, qui nous a habitués à beaucoup mieux, ne sort pas grandi de cette aventure en retombant dans certains de ses travers. Il est vrai qu'être un bon metteur en scène n'est pas à la portée du premier venu, ce métier ne s'improvisant pas même lorsque l'on a la "notoriété" Dany Boon.


A mon avis, le déplacement ne se révèle pas indispensable, la maison n'en vaut franchement pas la peine même si certaines ruines peuvent présenter un certain intérêt.

Grard-Rocher
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le 30 août 2015

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