La fascinante Bette Davis qui cabotine, William Wyler inspiré, colonialisme subtilement évoqué,... !
Un scénario un peu trop bavard, qui sent bon l'origine théâtrale, et une Bette Davis monstrueusement charismatique et cinégénique mais qui ne recule pas devant le plus gros cabotinage ce qui donne un résultat fascinant et agaçant en même temps. Voilà ce que l'on peut reprocher à l'ensemble.
Bien que je sois un admirateur de cet auteur et de sa lucidité sur la femme, je n'ai pas lu l'oeuvre adaptée de Somerset Maugham. Toujours est-il que le film présente en toile de fond avec une subtilité quasi-absente sur le sujet dans les films de cette époque le colonialisme où aucun des deux camps n'est présenté avec sympathie ; les colonisateurs croient arrogamment qu'ils dirigent le pays, les colonisés ne reculent devant aucune fourberie et autres manipulations pour humilier le plus possible les colonisateurs.
Quand à William Wyler, il y montrait encore qu'il était un véritable artiste ; utilisant notamment magistralement la lumière pour faire ressentir la psychologie trouble des personnages et se permettant quelques beaux moments de grand cinéma, à l'instar du meurtre qui arrive sans crier gare au début et filmé froidement, la fin surprenante de poésie ou encore quand le personnage de Bette Davis raconte sa version du meurtre et que la caméra se déplace seule sur les lieux du forfait.
La fascinante Bette Davis qui cabotine, William Wyler qui est inspiré, colonialisme subtilement évoqué, un très bon film...