C'est donc avec La Légende du grand judo qu'Akira Kurosawa s'introduit au monde du cinéma. Et c'est malheureusement une version charcutée du film qui restera dans l'histoire à cause d'une censure politique. Après la version censuré de 1944 et ses 600m de rushs définitivement perdus, c'est un remontage du film qui sort en 1952 avec plusieurs panneaux de textes expliquant certains évènements manquants afin de ne pas trop perdre le spectateur.
Je ne m'avancerais pas à parler des thèmes récurrent que Kurosawa introduit avec ce film, je ne connais pas encore assez sa filmographie pour déceler ce genre de détails. Par contre, je peux tout à fait affirmer que le long-métrage est axé sur la recherche de la maturité, qui finit souvent par amener l'honneur. Thèmes eux, gravés dans la roche de la culture nippone.
Si le film n'est pas sans défauts, comme l'histoire d'amour par exemple qui arrive comme un cheveu sur la soupe, La Légende du grand judo étonne par une certaine maturité filmique. Des plans pouvant facilement avoir des doubles sens, des scènes de combats assez rares pour un film dont c'est le sujet principal ou des relations humaines plus profondes de ce que l'on pourrait s'attendre d'un premier film dans les années 40. J'ai beaucoup aimé la relation entre Sanshiro et Hansuke Murai par exemple qui, en plus d'être touchante, est essentielle au développement du caractère plus mature de Sanshiro.
C'est compliqué de parler d'un premier long-métrage avec un version censuré mais même comme ça, le talent encore jeune de Kurosawa arrive quand même à ressortir. Mes respects.