Honor the past, live the present, hope for the future

{Critique sans spoilers}


Tout le monde a déjà connu ce sentiment de bien-être à la sortie d'une séance de cinéma, celui où vous vous dîtes "Waouw quel film !!!". C'est exactement ce que m'a procuré La La Land.


Toute la magie du cinéma est dans ce film. Les lumières s'éteignent... et le spectateur est emporté par la scène d'ouverture: un plan séquence à couper le souffle. Le ton est donné !


Damien Chazelle avait épaté tout son petit monde en 2014 avec l'excellent Whiplash. Il était donc attendu au tournant. Ici, il fait mieux que confirmer, il s'impose.


La La Land nous raconte le parcours de deux artistes idéalistes qui tentent contre vents et marées d'atteindre leurs rêves respectifs. Mia (Emma Stone) veut devenir actrice. Le temps de percer dans le milieu, elle sert des cafés entre deux auditions.
Sebastian (Ryan Gosling) est un passionné de jazz qui a le projet d'ouvrir son propre bar musical. En attendant, il joue du piano dans des clubs miteux pour assurer sa subsistance.
Personnellement, même avant la pluie de récompenses, j'avais envie de voir ce film pour une seule raison: le couple Stone-Gosling. Déjà dans "Crazy, stupid love" en 2011 et dans "Gangster Squad" en 2013, cela marchait du tonnerre entre les deux acteurs. A l'écran, il y a une alchimie entre eux, le spectateur y croit tout de suite. Ils vont bien ensemble. La La Land ne fait que confirmer ce ressenti: Ryan Gosling et Emma Stone forment un des couples cinématographiques les plus glamours.


Le long métrage de Damien Chazelle recèle bien d'autres qualités. En plus des deux acteurs principaux, il y a également la mise en scène du réalisateur et son montage. Le film est découpé en 4 parties représentant les 4 saisons: Printemps, Eté, Automne, Hiver. Ce découpage permet au spectateur de reprendre son souffle et de suivre pas à pas le parcours amoureux et professionnel des deux protagonistes. L'utilisation de plans séquences est judicieuse pour une comédie musicale. En effet, ce procédé rend les scènes fluides et prenantes à l'image de la spectaculaire introduction.


Parmi les qualités, il y a aussi les références et les clins d’œil cinéphiles (notamment "les parapluies de Cherbourg" et "La fureur de vivre"). La La Land rend hommage au cinéma et aux comédies musicales de son âge d'or.


Ensuite, il y a l'image et le jeu des couleurs.
C'est beau.
...
La photographie est soignée et le rendu est très réaliste. Au niveau des couleurs, on joue constamment sur le contraste entre un environnement sombre et des touches lumineuses comme des vêtements aux tons vifs ou un éclairage blanc.


City of stars


Voir le film en V.O. était pour moi une évidence, comédie musicale oblige. Je n'ai pas été déçu et je vous le recommande. Qui dit comédie musicale, dit Musique, Chant et Danse.
Parmi la kyrielle de récompenses, La La Land a obtenu le Golden Globe de la Meilleure Chanson dans une Comédie Musicale pour "City of stars". Ce prix n'est pas volé tant cette chanson est un tube cinématographique ! Jouée au piano par Ryan Gosling, elle est interprétée plusieurs fois tout au long du film et on ne s'en lasse jamais. Mélange de mélancolie et d'espoir, son thème sied parfaitement au propos de l’œuvre. Les chorégraphies sont fluides et bien exécutées. Artistiquement, Emma Stone et Ryan Gosling sont à niveaux. La première interprète d'ailleurs en direct deux chansons (dont celle de l'audition pour Paris), le second joue lui-même au piano tous les morceaux du film. Aucun des deux n'est doublé. Pour des raisons acoustiques, la plupart des chants ont été enregistrés en studio avec les acteurs puis ajoutés en post production.
Rassurez-vous, tous les dialogues ne sont pas chantés. Damien Chazelle a intelligemment choisi de faire jouer ses acteurs entre deux chorégraphies. Distillées avec parcimonie, les chansons et les danses n'en sont que plus intenses émotionnellement.


Jusqu'où peut-on aller pour réussir ? A quoi est-on prêt à renoncer ?
Le dernier point important est le message que veut faire passer le réalisateur. En toile de fond, Damien Chazelle nous offre une critique acerbe de l'industrie cinématographique et musicale au travers des auditions de Mia où toutes les candidates sont des clones l'une de l'autre ou bien lorsque Sebastian renonce à ses rêves et accepte de faire du "commercial". Damien Chazelle a lui-même mis du temps à porter son projet à l'écran. Son film de comédie musicale trottait dans sa tête depuis des années mais les studios hollywoodiens étaient frileux car le genre musical n'est plus vendeur. Après être sorti de l'ombre grâce à Whiplash, certains studios lui ont enfin fait confiance et ont accepté de financer son La La Land...
Tout cela est présenté de manière enjouée et sans rancune. Un message fort plein d'optimisme. Teintée de mélancolie, le film n'est jamais triste et se veut focaliser sur le présent et non sur le passé. En résumé: Honorer le passé c'est bien mais profiter du moment présent c'est mieux !
Le personnage de Sebastian est le contraire de cette doctrine. Son amour pour le Jazz d'antan l'immobilise dans le passé. How are you gonna be a revolutionary if you're such a traditionalist? You hold onto the past, but jazz is about the future, lui lance son ami Keith. Le message est clair: Sebastian devra concilier ancienneté et modernité pour arriver à ses fins. La musique est comme le cinéma ou la mode, il ne suffit pas de copier le passé, il faut s'en inspirer et l'améliorer pour l'ajuster à l'époque dans laquelle on vit.


Bref, La La Land est une pure merveille. Un petit bijou s'ouvrant sur une intro tonitruante et ponctué par une conclusion émouvante. Un film référence dans sa catégorie. La La Land se place tout naturellement comme l'un des meilleurs films du genre comédie musicale de tous les temps. Si pas le meilleur !


En plus du peps que pourrait vous procurer le visionnage de La La Land, vous pourriez également ressentir une autre sensation. Bizarre mais tout aussi agréable... celle de voir un chef d’œuvre du 7ème art ;)


BON FILM !

LaurentRensonnet
9

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Créée

le 30 janv. 2017

Critique lue 383 fois

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Laurent 005

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