N'en déplaise à Salut, c'est cool, ce n'est pas sur un air de Vivaldi que se déroule cette épopée sentimentale qu'est La La Land. Non, plutôt sur un air de jazz. Le jazz, pilier de l'oeuvre de Damien Chazelle après Whiplash et avec bientôt First Man, biopic sur Neil Armstrong (tu l'as ?)...
Mais trêve de plaisanteries, on est là pour parler d'un chef-d'oeuvre, un chef d'oeuvre absolu, même sur le fond, sur la forme. L'un des quatre ou cinq films à m'avoir mis les larmes aux yeux (le premier c'était Lilo et Stitch...), La La Land (expression désignant à la fois Hollywood ou un monde de rêveries) est joyeux, drôle, touchant, fort, vrai, dur, crétif, habile et unique. Entre West Side Story, Les Parapluies de Cherbourg (l'un des magasins dans les décors a "parapluies" inscrit sur la devanture, tout sauf un hasard) et (500 jours) ensemble, le film est une ode à l'amour qui reste lucide tout en montrant les difficultés de la vie ou de la création artistique...
Ryan Gosling est immense, Emma Stone (le monde est stone) est exceptionnelle. Tout est parfait, même cette fin autant un coup de massue qu'une note d'espoir.
Car oui, ils finissent pas ensemble c'est moche mais l'amour, on le sait tous, c'est principalement de la merde et puis les mecs sont quand même plus sentimentaux que les meufs (passés 16-17 ans je m'entends)...
Côté musique, à défaut de sauver l'amour (n'en déplaise à Daniel Balavoine), Damien Chazelle (génie intemporel) sauve le jazz presque trois ans apèrs l'extraordinaire Whiplash. C'est ce genre de film qui fait me demander pourquoi j'ai arrêté le piano et pourquoi je n'écoute du jazz que depuis la fac...
La bande originale est donc ouf, notamment la chanson originale présente dans la scène d'ouverture : "Another day in the Sun". Quand j'ai entendu, les premières paroles, je me suis dit "j'espère que ça ne va pas être ça - comprenez des chansons - tout le film" et puis ça m'a amusé, ça m'a donné envie de bouger et la fin était dantesque... Ce festival de couleurs, magique. Pas de bémol sur la bande son donc. Aucune fausse note, bravo Justin Hurwitz et Damien Chazelle.
Chazelle, qui a écrit le scénario de La La Land à 25 ans en 2010. Ah, putain de génie ! Il a réalisé Whiplash ! (autre très bonne idée) pour réaliser ce long-métrage d'un peu plus de deux heures qui ne compte pas une minute de trop (peut-être juste une seconde ou deux à la rigueur). Des idées, des idées et encore des idées, c'est quand même mieux que du pognon... Alors si en plus t'as quelques pépettes, ça donne un sacré film.
Bravo !