La La Land, reporté depuis plusieurs mois, était incontestablement pour moi le film le plus attendu de 2017 (oui, devant Blade Runner). Que d’espoirs ! La moisson de récompenses durant cette nuit des Golden Globes ne pouvant que les renforcer, mais aussi accentuer une éventuelle déception, c’est avec nervosité que je m’assoie dans la salle. 


Le rideau s'ouvre. Trépignations. Embouteillages sur Los Angeles. Maestro, lancez la musique ! 


La scène d'introduction est très juste, et permet de se fidéliser au film pour les deux prochaines heures. C'est un plan-séquence de plusieurs minutes, parfaitement maitrisé, qui contentera à coup sûr les amateurs du genre. Et il y en aura d'autres pour les satisfaire pleinement, à plusieurs moments-clés. “Another Day of Sun”, aux paroles pourtant simplistes (comme souvent), est simplement parfaite, entêtante (dans le bon sens) et annonce la couleur de ce qui sera un mélange éclectique savamment orchestré de plusieurs genres.
Durant tout le film, la bande son sera suradaptée. Que ce soit les moments "pure jazz", ceux plus dans un pur style Broadway (dont la scène d’introduction), tout est juste.


La photographie est évidemment, et conformément aux attentes pour du cinéma de ce genre, très soignée. Les jeux de lumières, bien que peu subtils sont correctement utilisés. Les scènes clés de danse sont chorégraphiées simplement mais le rendu en est simplement magnifique. Les costumes, se raccordent subtilement avec la période qu'est en train de vivre le personnage qui le porte. Couleurs flash unies pour les moments d'extase et d'amour, plus fades lors des moments de doutes, et le tout s'implantant parfaitement dans un décor là encore adapté. Tout est coloré dans un premier temps, rien de tape à l'œil, ils s'accordent là aussi avec les émotions ressenties par les personnages. Ce sont ces détails inconscients qui font que visuellement, ce film atteint un très très haut niveau.
La réalisation de Damien Chazelle, moins violente que ce qu’il avait pu accomplir pour Whiplash, plus léchée, vient harmoniser l'ensemble dans un montage efficace, et intégrera de nombreux clins d’œil que je ne saurai tous identifier, n'étant pas spécialiste du genre. .


L'écriture est linéaire, les actions sont souvent attendues, mais pour une fois ce n'est pas dérangeant. L'épilogue, magnifiquement accompagné musicalement le long de ces 7 minutes beaucoup trop courtes, vient même ôter toute idée d'une gêne à ce niveau. Ce dénouement est magistral.


Le couple Gosling-Stone, photogénique au possible, inonde l'écran de classe. La belle rousse est simplement étincelante, rayonnante, éclatante, que dis-je, resplendissante. Le mot n'est pas assez fort mais mon vocabulaire est limité dès qu’il s’agit d’Emma Stone. 


Rien ne viendra gâcher cette séance parfaite.
Ni le voisin d'à côté qui ouvre un sachet de nourriture pendant une scène sans musique, pour le manger bruyamment encore pendant tout le film. Ni le voisin du dessus qui ira de son commentaire à haute voix à chaque scène romantique. 
Non rien ne viendra gâcher ce moment de bonheur, cet instant durant lequel le temps semble se suspendre. 2 heures, c’est souvent long mais parfois beaucoup trop court. Le temps passe et les souvenirs restent.


"The End" "Written and Directed by Damien Chazelle"


Le film de l'année vient de s'achever devant mes yeux ébahis. Applaudissements unanimes. Il me faut attendre la fin du générique pour pouvoir esquisser un geste, me lever et partir. Ce sera seulement physiquement. Mon esprit restera dans cette salle obscure encore quelques temps, accompagné de la bande son du bonheur. 


Le film de l'année 2017 sera finalement un film de 2016. Il était donc bien écrit que ça serait parfait. 

Dormandy
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le 23 janv. 2017

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Dormandy

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