Les sept mercenaires s’évadent
Je pensais que j’allais voir un film sur un camp rempli de prisonniers alliés, qui réussissent à s’évader comme des héros, au nez et à la barbe de leurs geôliers allemands. C’est ça, mais ça n’est qu’une toute petite partie du film. On a le casting des sept mercenaires associé à une rigueur de film historique, et une narration de film d’ aventures, alliée à l’habituelle décontraction hollywoodienne. Des évasions ratées, d’autres réussies, on a un Steve McQueen loin d’être le héros central, alors que je parie que tous ceux qui n’ont pas encore vus le film imaginent que c’est lui qui mène le bal. Je le pensais, or surprise, c’est un second rôle, important mais second quand même. On a de l’humour aussi. On a une superbe course-poursuite à moto (encore Mc Queen), et quand ils réussissent enfin l’évasion, on se rend compte que c’est là que le vrai film commence. C’est à qui trouvera le plus court chemin ou le plus efficace pour arriver à la frontière sans se faire prendre. C’est au plus chanceux, ou au plus ingénieux. Et les heureux élus ne seront pas ceux qu’on croit. Une ingéniosité scénaristique à la hauteur de l’histoire vraie, le drame se lit comme dans un roman, et le résultat est excellent. Avec coups de théâtres et mélanges de cultures inattendus, le tout bourré d’anecdotes intelligentes. Exemple, quand les prisonniers américains invitent les anglais pour fêter le jour de la fête nationale américaine, et la victoire contre les anglais, le 04 juillet, sous l’œil méfiant des soldats allemands. L’anglais trinque en disant : « Aux colonies ! », Mc Queen réplique en disant : « Indépendance ! ». A mourir de rire tellement que ça sonne juste. Et c’est bien la première fois que je vois la guerre de l’autre côté, du côté allemand à hauteur d’homme sans insignes nazis partout ou des SS assoiffés de sang à chaque scène.