Je ne suis pas tellement intéressé par les films de Bruce Lee, et j’avais déjà vu le premier, Big boss, que j’avais trouvé vraiment mauvais. Mais je savais que je devais faire l’effort d’en voir d’autres, car c’est les bases du cinéma d’arts martiaux… Et comme j’ai sûrement épuisé tous les bons Jackie Chan, La fureur de vaincre (Fist of fury) me semblait être une bonne transition, puisque Jackie et son pote Yuen Biao y jouent de tout petits rôles… et puis éventuellement, ça me allait me permettre ensuite de voir La nouvelle fureur de vaincre, où Jackie Chan prend la place de Bruce Lee…
Le film débute par le décès de Huo Yuanjia, maître réputé d’une école d’arts martiaux, et le héros est un de ses élèves, Chen, qui refuse de croire à une mort de causes naturelles ; il est persuadé que Huo a été assassiné.
Ce dernier était un homme de paix, qui enseignait les arts martiaux à ses disciples pour leur bien-être physique, mais qui s’opposait à la violence et aux combats entre les écoles. A savoir le type de conflit qu’on voit dans les 3/4 des vieux films de kung-fu.
Finalement, La fureur de vaincre ne fait pas exception, car après la mort de Huo, des représentants d’une école japonaise viennent provoquer Chen et les autres élèves.
Le reste de l’histoire est très bateau, il ne s’agit jusque à la fin que d’une série de représailles entre les deux écoles. Le scénario est sans imagination, ennuyeux, et son déroulement vraiment lent. Entre chaque affrontement, on revient à plusieurs reprises sur les méchants, qui répètent qu’il faut retrouver Chen, mais qu’ils ne savent pas où il se cache, et qu’il est trop fort, blablabla…
Il y a carrément une séquence où le héros se fait passer pour un employé de société de téléphone, arborant un sourire idiot comme s’il se prenait pour Jim Carrey dans The cable guy, avant l’heure.
C'est ainsi grimé qu'il va espionner ses ennemis (il a juste une casquette et des lunettes mais personne ne le reconnaît), ce qui ne sert à rien si ce n'est les entendre dire, encore, qu'il faut retrouver Chen, etc.
Tout m’a laissé indifférent dans l’intrigue, y compris la romance ; "à part mon professeur, rien ne m’importe autant que toi", eh bah, quel compliment.
Au final, il y a même assez peu de combats. Et en y pensant, le fait que Bruce Lee ait posés les bases du film de kung fu, voir un film comme celui-là maintenant revient pour moi à observer une version primaire, encore pleine de défauts, d’un genre qui s’est perfectionné depuis.
On voit encore les ennemis en arrière-plan qui restent sur place en agitant les bras tandis que d’autres se battent. A part lorsqu’il s’agit d’affronter un boss, les chorégraphies sont assez simples, il suffit à Bruce d’un coup de poing pour foutre quelqu’un à terre et il passe au suivant, mais en prenant le temps après chaque punch de garder un peu la pose.
Par ailleurs c’est trop souvent visible que les coups ne touchent pas vraiment les adversaires, et il a de temps à autres des champs-contrechamps où chaque combattant agite son arme dans le vide, face caméra, avec des bruitages qui veulent faire croire qu’il y a un réel affrontement.
Alors c’est indéniable que Bruce Lee a des skills, il a la rapidité et l’agilité, mais je ne trouve pas les combats intéressants à voir.
Il n’y a que deux passages qui m’ont un peu plus impressionné : ce plan où Bruce éclate une pancarte dans les airs (c’est d’ailleurs en ayant vu ça que j’ai été un peu plus motivé à regarder du Bruce Lee), et quand l’autre type enfonce des clous dans une planche à mains nues. Par contre juste après il tord des barres de fer qui semblent être en mousse…
Ca a beau être un de signes caractéristiques de Bruce Lee, moi ça m’irrite, ses cris et gémissements sans arrêt ; on croirait entendre, selon les fois, un chat qui ronronne, ou qui se fait marcher sur la queue.
Bruce en fait trop, tout le temps, que ce soit quand il tremble après avoir foutu un coup comme si c’était tellement puissant qu’il n’en tient plus en place, ou quand il tremble en parlant à un ennemi d’un air calme, comme s’il débordait de rage en permanence.
Et finalement, La fureur de vaincre ne se détache pas du carcan du cinéma d’exploitation. C’était déjà le cas avec Big boss et sa nudité gratuite, et là on a une scène de strip tease tout aussi inutile, avec les méchants qui matent et ricanent tout du long. Et ça dure tellement longtemps que c’est clairement fait pour le plaisir pervers du spectateur.
Je vais m’arrêter là avec Bruce Lee. Je vais plutôt tenter du Jet Li, une fois que j’en aurais fini avec Chan (et tant pis pour sa participation dans Opération dragon).